Publié le 25 Sep 2016 - 23:40
GUINEE – LE POUVOIR ET L’OPPOSITION RENOUENT LE DIALOGUE

L’esprit de Simandou ou la voie vers la stabilité

 

Une avancée majeure a été enregistrée le 23 septembre 2016 à Conakry dans le dialogue politique inter guinéen. Le gouvernement, l’opposition et la mouvance présidentielle sont tombés d’accord sur deux points inscrits à l’ordre du jour sur quatre.

Les parties se sont entendues sur la mise en place d’une Haute cour de Justice et la libération des prisonniers politiques arrêtés lors des différentes manifestations, ainsi que sur l’organisation d’élections communales le 18 décembre prochain. Preuve que le dégel est bien réel, les acteurs du dialogue se sont entendus de manière consensuelle sur le ministre Bourama Condé pour présider leurs travaux. Reste à trouver un consensus sur le calendrier et les modalités d’application des points d’Accords du 20 août 2015 et la mise en place de l’organe de suivi de l’accord.

Le dialogue national lancé en Guinée réunit, pour la première fois de sa tumultueuse histoire, l’ensemble de sa classe politique. Ce n’est pas rien, alors que le pays n’a pas encore totalement vidé le passif de deux dictatures –celle de Sékou Touré et du général Lansana Conté- et de deux juntes militaires peu inspirées. Voici donc venu le temps de traduire en acquis la validité du processus entamé avec l’élection, en 2010, du premier président démocratiquement élu dans le pays, suivie de sa réélection cinq ans plus tard. En décidant d’ouvrir une nouvelle page dans la consolidation du fragile processus démocratique de son pays, le président Alpha Condé mise sur ce nécessaire consensus seul à même d’assurer la stabilité politique qui va avec les légitimes ambitions économiques du « scandale géologique » que constitue la Guinée.

Le temps presse pour la Guinée. Alors que la compétition économique n’épargne aucune région au monde, les potentialités du pays sont en train d’être exploitées, avec une réelle accélération ces derniers mois. Conakry est aujourd’hui une capitale qui ne connaît plus de délestages-monstres, comme quand l’électricité était parfois absente plus de 22 fois par jour… Le lancement de ce dialogue et les premiers bons points engrangés par les différentes parties dans ce processus interviennent alors que la mise en valeur du gisement de fer de Simandou, projet-phare de la présidence Condé, s’accélère. C’est un investissement initial global de 20 milliards de dollars Us qui devait consister à l’exploitation du minerai de fer afin de produire 100 millions de tonnes par an pendant plus de 40 ans ; ceci grâce à la construction d’une ligne de chemin de fer de 650 km pour transporter la ressource de Simandou à un nouveau port en eau profonde au sud de Conakry.

 

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