Des organisations de réfugiés mauritaniens exigent de la communauté internationale la prise en compte de "la question des déportations, dès avril 1989, de Mauritaniens toujours réfugiés au Sénégal et au Mali", dans la "Stratégie intégrée des Nations unies pour la région du Sahel".

Dans un communiqué transmis samedi à l’APS, la Coordination des associations et collectifs des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali (CACRMSM), basé à Dakar, évoque les ‘’conséquences humanitaires désastreuses’’ qui découlent de cette situation.

‘’La CACRMSM estime que si son exigence n’est pas satisfaite, elle tirera la conclusion qu’il existe bien une inégalité de traitement entre d’une part les populations du nord Mali qui ont fui l’insécurité qui prévaut dans cette zone de forte conflictualité en raison de l’occupation illégale dont elle fait l’objet, et d’autre part les réfugiés mauritaniens’’, prévient la même source.

Selon le texte, ‘’les populations du nord Mali sont forcées de fuir les risques liés aux conflits, qu’il s’agisse de ceux qui à l’instar de nombreux touaregs se sont réfugiés dans les pays voisins (Mauritanie, Burkina Faso, Niger…) ou de ceux qui ont été déplacés vers d’autres endroits à l’intérieur du Mali’’.

‘’Toutefois, note-il, il faut reconnaître qu’elles [ces populations du nord mali] bénéficient aujourd’hui d’une attention et d’une aide matérielle toute particulière en provenance de la communauté internationale et du monde des organisations non gouvernementales’’.

D’après la coordination, ‘’ceci contraste et tranche avec l’oubli et le désintérêt dont sont victimes les réfugiés mauritaniens livrés à eux-mêmes notamment ceux du Mali et cela depuis plus de deux décennies’’.

‘’[…] au regard du danger lié à l’insécurité et l’instabilité politique qui prévalent dans la zone sahélo-saharienne’’, la CACRMSM demande ‘’à ce que la communauté internationale assume pleinement son rôle de maintien de la paix et de la sécurité en conformité avec les lois et conventions internationales, dans un esprit de justice et d’équité’’.

APS