Publié le 27 May 2017 - 20:14
KABE GUEYE CONDAMNE A UN AN POUR AVOIR AGI PAR JALOUSIE

Histoire d’une vengeance sur WhatsApp et Facebook 

 

Reconnu coupable d’usurpation d’identité numérique et d’injures publiques au préjudice de son ex-copine Mame Sabel Diallo, le technicien en Génie civil, Kabe Guèye, a écopé hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar d’une peine d’un an dont un mois de prison. Il doit verser 500 000 F CFA au trésor public.

 

Le constat est là. Les réseaux sociaux sont un réel danger pour les internautes. Les délits relatifs à l’accès frauduleux dans un système informatique, d’usurpation d’identité numérique et d’injures publiques avec la prolifération des technologies de l’information et de la communication font foison. A chaque audience de flagrants délits, des faits similaires y sont jugés. L’affaire ayant opposé hier Kabe Guèye à Mame Sabel Diallo fait partie de ce lot. Convaincu de la culpabilité du prévenu, le Parquet a requis une peine d’un an dont 6 mois d’emprisonnement pour les chefs de préventions précités. ‘’Il faut une sanction sévère pour dissuader les personnes qui seront tentées de faire pareil’’, a-t-il lancé. Arguant que ‘’toute la réputation de la dame est anéantie’’.

Kabe Guèye sortait avec la plaignante âgée de 27 ans et gérante d’une boutique, depuis 2014. Deux ans après, leur idylle a pris fin. Ce que le technicien en Génie civil, domicilié à Sud Foire, n’a pu accepter. Jaloux, il a voulu faire du mal à son ex-copine. Et de la pire des manières. Car il résulte des débats d’audience que la partie civile a été victime, depuis un an, des agissements d’un inconnu qui lui envoyait des messages de menaces et d’injures via Internet sur son numéro de téléphone et le réseau social WhatsApp. Selon Mame Sabel Diallo, le délinquant a piraté son compte Facebook en se faisant passer pour elle aux fins de discuter avec ses amis, proches et membres de sa famille dans le seul but de ternir son image, en la taxant de fille de mœurs légères et de prostituée de luxe .

 Toujours dans ses explications, elle a soutenu que le cybercriminel a créé un groupe WhatsApp dénommé ‘’Thiagatou’’ avec sa photo à l’appui et 2 numéros de téléphones. Il se présentait comme étant la fille avant d’envoyer des messages compromettants à ses connaissances. Pire, a-t-elle dit, la personne faisait du marchandage de sexe avec des membres du groupe précité.  Ainsi, l’huissier a  relevé 140 messages dans lesquels elle était taxée de prostituée. Les réquisitions téléphoniques ont permis de découvrir que les numéros de téléphone (au nombre de 10) appartenaient à Kabe Guèye.

‘’Il est fou de moi. (…) Je lui pardonne’’

Mis au-devant des faits, le technicien a reconnu sans fioritures les faits qui lui sont reprochés. Il a reconnu avoir agi sous le coup de la jalousie. D’après lui, la dame a l’habitude de sortir avec d’autres hommes pour des raisons matérielles et financières. Ce qui, selon lui, était de la prostitution déguisée.  ‘’Je lui avais proposé de lui verser la somme de 20 000 F CFA par semaine. Sans compter, ce que je lui donnais tous les mois pour la forcer à changer. A l’origine de nos disputes, il y a le fait que j’apprenais, à chaque fois, qu’elle était avec des hommes’’, a-t-il déclaré. A l’en croire, il n’a pas piraté le compte de la plaignante. ‘’J’ai créé le profil d’une supposé Dior Diallo en me faisant passer pour Mame Sabel Diallo, comme étant une prostituée. J’ai tout fait pour retourner avec elle, en vain. Sur ce, j’ai agi inconsciemment. Je voulais que tout le monde la déteste, afin que je puisse rester son seul et unique amour’’, a-t-il juré.

Devant ces aveux circonstanciés et cette déclaration d’amour, la jeune demoiselle au teint clair et aux formes généreuses a déclaré : ‘’Je lui pardonne. Je voulais seulement que les agissements cessent’’. Auparavant, elle a tenu à préciser que le prévenu n’a jamais été son copain. ‘’Je le considérais comme un ami. Mais il ne voulait pas de cela. Il est fou de moi. J’ai été même surprise de savoir que c’est lui qui était derrière toute cette affaire. Car il me consolait quand il a su que mon nom a été sali dans une histoire de prostitution’’. Ainsi, Mame Sabel Diallo, moulée dans une taille basse Ganila, s’est désistée de sa constitution de partie civile.

Pour sa part, l’avocat de la défense a fait remarquer que son client ne pas s’est introduit dans le compte Facebook de la plaignante.  Qu’il a créé un nouveau profil. Ce faisant, le conseil a plaidé la relaxe pour l’accès frauduleux à un système informatique. Pour le reste des délits, il a demandé une application bienveillante de la loi pénale.  Sa plaidoirie a été bien entendue par le tribunal qui a déclaré Kabe Guèye coupable d’usurpation d’identité numérique et d’injures publiques. Ceci, avant de le condamner à un an dont un mois de prion, en sus d’une amende de 500 000 F CFA. 

AWA FAYE

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