Publié le 10 Sep 2015 - 00:51
LES RAVAGES DE LA GRANDE HOULE

 La Petite côte perd son littoral

 

Le constat fait hier par le ministre de la Pêche Omar Guèye est alarmant. De la commune de Ngaparou à Joal Fadiouth, la furie des vagues a détruit de nombreuses habitations qui bordent la mer.

 

Dans le quartier Golf de Mbour, situé derrière le lycée Demba Diop, où la délégation ministérielle s’est rendue, les eaux ont envahi les habitations. Certains murs sont à terre. Pourtant, dans ce quartier, beaucoup de résidents ont bénéficié d’une parcelle à usage d’habitation pour libérer cet espace. Le ministre de la Pêche leur a apporté une enveloppe de 3 millions et 10 tonnes de riz qui vont être distribués dans le département.

A Joal, au niveau du quai de pêche, la digue de protection a été endommagée. 15 mètres de cette barrière servant de zone tampon entre la mer et le quai, en brisant les lames des vagues, ont été détruits. Le quai de pêche qui a été réfectionné en 2010 risque de connaître le même sort, si rien n’est fait. De même que l’île de Fadiouth qui est désormais exposée à la furie des eaux . Cet îlot large de 14 ha est désormais à la merci des vagues, à cause de la brèche du cap fignon. Selon Abdou Karim Sall, président de l’aire marine protégée de Joal-Fadiouth, «cette brèche est en train de s’ouvrir petit à petit. 20 ans en arrière, elle ne faisait pas plus de 4m. Maintenant, elle a atteint plus de 70m. Avec la dernière houle, la brèche a augmenté de 10 mètres de plus. En face du village, il y avait une île qui s’appelait île Tindine. Maintenant cette île a presque complètement disparu ».

En effet, cette île Tindine a toujours servi de zone de tampon où venaient s’écraser les grandes vagues. Aujourd’hui, l’île est en voie de disparition, il ne reste plus que quelques portions de sable visibles à l’œil nu. De 6 ha, l’île fait actuellement à peine 1 ha. En plus de l’érosion, il faut dire que les populations de Fadiouth ont contribué à l’avancée de la mer, avec l’extraction du sable de plage. Les conséquences sont graves, car cette espace qui servait de brise-lame contre les vagues ne peut plus remplir sa fonction correctement. De fait, le village est désormais exposé aux vagues. Pire, deux nouvelles brèches sont ouvertes, vers Mousso diohé, pour la première fois dans l’histoire du village. Cela a eu pour conséquence un taux de salinité élevé entraînant le recul de la végétation et la mort des huîtres et des fruits de mer. Fort de ce constat alarmant, le ministre de la Pêche a donné des instructions fermes au préfet, afin que toute extraction de sable et coquillage soit interdite sur Tindine.

André BAKHOUM (Mbour)

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