Publié le 21 Jun 2019 - 15:06
LICENCIEMENT ABUSIF A IBEX

Syndicalistes et travailleurs en ordre de bataille

 

Les employés de la multinationale Ibex menacent de tenir un sit-in suivi d’une marche. Ils protestent contre le licenciement abusif de 42 de leurs collègues. L’Union régionale des syndicats de Dakar les soutient dans ce combat.

 

Trente-huit travailleurs d’Ibex, un centre d’appels, filiale d’une multinationale étrangère, ont été licenciés. La direction évoque un motif économique pour justifier ce licenciement. Mais les travailleurs n’entendent pas se laisser faire. Dans ce combat, ils peuvent compter sur l’Union régionale des syndicats de Dakar qui a tenu, hier, une conférence de presse, à la Bourse du travail, pour fustiger cette décision considérée comme abusive. Lamine Fall, Secrétaire général de l’union, accompagné d’autres représentants de syndicats (éducation, sécurité, finances et pêche) leur à assurer le concours des syndicats dans ce combat pour le rétablissement de leurs droits.

Le syndicaliste soutient que ces travailleurs ont été renvoyés parce que, tout simplement, ils se sont affiliés à un syndicat.  En effet, même si la direction d’Ibex évoque comme motif de renvoi les difficultés économiques de la société, il demeure que le 2 mai dernier, elle avait sorti une note promettant de meilleures conditions de travail, parce qu’elle venait de signer avec un gros client. Cette promesse était assujettie à une condition : que les travailleurs n’adhérent à aucun syndicat, alors qu’aux yeux de Lamine Fall, c’est le droit le plus absolu de tout employé.

C’est pourquoi les 294 employés de la société Ibex se sont tous affiliés à la Cnts, le 22 mai 2019.

En représailles, la direction a renvoyé 42 personnes, sans motif valable, le 7 juin. El Hadj Seydou Diop, le délégué du personnel d’Ibex, explique : ‘’On nous a juste présenté une liste de 36 personnes qui ont été licenciées, sans nous aviser. Il y a aussi vice de forme, parce que le délégué devait être en possession de la liste, au moins une semaine avant, pour pouvoir faire des suggestions par rapport au critère de licenciement, par ordre de priorité, comme le stipule l’article 62 alinéa 1.  On s’est réuni pour nous battre au moins pour nos collègues qui y sont encore. Pis, une autre liste de 6 personnes s’en est suivie sans préavis.’’ 

Face à ce qu’ils considèrent comme un abus, syndicalistes et travailleurs sont en ordre de bataille. ‘’Ce point de presse est le lancement d’un plan d’action que nous allons dérouler pour infléchir cette position de certaines multinationales qui pensent qu’elles sont en territoire conquis et qu’elles peuvent tout se permettre’’, prévient le syndicaliste. Qui souligne la situation dramatique dans laquelle vivent les employés, depuis ce jour-là. Leur avenir, dit-il, est sur le bout d’un fil. Lamine Fall lance un appel au ministre chargé du Travail pour que ces travailleurs perçoivent leurs droits sans délai.

Déterminés, l’Union régionale des syndicats ainsi que les ex-employés de la multinationale Ibex menacent de faire un sit-in suivi d’une marche. Et ‘’ce ne sera que le début’’, conclut Lamine Fall.

FAMA TALL (STAGIAIRE)

 

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