Publié le 28 Apr 2017 - 21:36
LUTTE CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTERUS

900 000 filles vont être vaccinées

 

Le Sénégal va démarrer, en novembre, une campagne de vaccination contre le cancer du col de l’utérus sur tout le territoire national. Elle concerne les filles âgées de 9 à 15 ans. La première phase cible 900 000 enfants.

 

Le cancer du col de l’utérus est le premier cancer chez la femme, au Sénégal. Il constitue l’une des atteintes les plus graves à la santé des femmes, dans les pays à ressources limitées. Le Sénégal fait partie des 20 pays les plus affectés, en Afrique, où le diagnostic est non seulement très tardif, mais il se fait à un stade très avancé, à 60 voire 80%. Pour faire face à ce fléau, le Sénégal vient d’intégrer, cette année, le vaccin contre le virus à papillome humain (VPH) dans son programme élargi de vaccination. L’annonce a été faite, hier, au cours d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la semaine africaine de la vaccination.

Selon le chef de la division de l’Immunisation et coordonnateur du programme Elargi de vaccination au sein de la direction de la prévention,  le Sénégal a fait de la lutte contre le cancer du col de l’utérus une des priorités de son programme national de développement sanitaire (Pnds). C’est pourquoi Docteur Ousseynou Badiane annonce, à l’échelle nationale, une campagne de vaccination qui va concerner les filles âgées de 9 à 15 ans, scolarisées et non scolarisées, pour la première année 2017-2018, puis la cohorte de 9 ans, les années suivantes. ‘’Nous avons ciblé 900 000 filles pour la première année’’, a-t-il annoncé

La première étape de la campagne va débuter en novembre 2017 ; la seconde étape en mai 2018. Cette campagne, renseigne Dr Badiane, s’effectuera dans des écoles, des structures de santé ou au niveau des sites identifiés dans la communauté. ‘’Les données scientifiques montrent que la réponse immunitaire est meilleure lorsque le vaccin est administré avant 15 ans plutôt qu’après. La vaccination anti-VPH est un outil de prévention primaire et il est extrêmement important de sensibiliser un public plus large’’, fait-il savoir.

L’introduction du vaccin fait suite à un test d’un projet de démonstration de deux ans pour la vaccination des jeunes filles âgées de 9 ans contre le virus à papillome humain (VPH) dans le district de Mékhé et le district de Dakar-Ouest, en 2014. Il y a eu une première dose complétée par une deuxième, au cours du mois de mai de la même année. ‘’Ce deuxième passage, qui a marqué la fin du projet test, est suivi d’une évaluation satisfaisante du processus. C’est ce qui a fait qu’on a introduit ce vaccin dans le programme Elargi de vaccination afin d’en faire bénéficier l’ensemble des filles de notre pays’’, renseigne Dr. Badiane.

Le directeur de l’institut d’oncologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Professeur Mamadou Diop, explique que le cancer du col cause de nombreux décès, alors qu’on peut le prévenir. Il y a, dit-il, la prévention primaire qui concerne la sensibilisation et le vaccin, la prévention secondaire, qui est de dépister et détecter les lésions cancéreuses, la prévention tertiaire qui est le traitement. ‘’Il est bon de prévenir, parce que la durée de protection, quand une femme est infectée, est de 10 ans. Donc, pendant tout ce temps, la maladie ne se manifeste pas. C’est pourquoi il est bon de se faire dépister’’,  conseille Pr Diop.

S’agissant de la vaccination, il souligne que plus la femme est âgée, moins le vaccin est efficace. ‘’La réponse immunitaire est meilleure chez l’enfant. Ce vaccin est destiné aux filles qui n’ont pas encore leur premier rapport sexuel’’, précise-t-il.

VIVIANE DIATTA

Section: