Publié le 3 Jun 2017 - 04:38
METIERS DU PETROLE ET DU GAZ

L’Etat à l’épreuve de l’identification des priorités de formation 

 

Le gouvernement du Sénégal veut identifier d’abord les priorités dans la formation de la communauté universitaire et des professionnels pour l’exploitation des ressources pétrolières et gazières du pays. C’est ce qu’a précisé hier le ministre du Commerce, lors d’un atelier sur les métiers du pétrole et du gaz.

 

Le Sénégal a besoin de valoriser l’exploitation pétrolière et gazière, selon le ministre du Commerce, Alioune Sarr. La notoriété des découvertes de pétrole et de gaz impose même aux pouvoirs publics de soutenir toutes les initiatives destinées à permettre au Sénégal de se doter de ressources humaines. ‘’Quand le ministère de l’Enseignement supérieur invite les universités, les écoles, les établissements privés, acteurs des activités pétroliers et gaziers à réfléchir sur les métiers du pétrole et du gaz, il les appelle à travailler à la mise en place du curricula en rapport avec le monde professionnel, à anticiper les réponses, apporter un besoin aux ressources humaines’’, a expliqué hier le ministre du Commerce, lors d’un atelier sur les métiers du gaz et du pétrole. Cette rencontre, selon Alioune Sarr, va permettre de faire l’état des lieux des formations existantes et de mieux les réguler. ‘’Le caractère stratégique des ressources humaines et d’une main d’œuvre qualifiée est discutable. Aujourd’hui, plus que jamais, les besoins du Sénégal en centres de formation capables de soutenir son développement se fait sentir. Cela, plus dans les domaines de l’économie nouvelle pour notre pays, comme celle relative aux activités pétrolières et gazières’’, a-t-il renchéri.

En réalité, poursuit le ministre en charge du Secteur informel, le ministère de l’Enseignement supérieur ne fait pas de formation. Il met en œuvre les politiques définies par les hautes autorités à travers les décisions du Conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur et les objectifs du Plan Sénégal émergent (PSE). M. Sarr encourage fortement la jonction entre les acteurs scientifiques et académiques, les entrepreneurs et le monde socio-économique. ‘’Le secteur du pétrole et du gaz s’appuie sur un grand nombre de métiers. Le Sénégal ne va pas se lancer dans la création de filières de formation, sans avoir une idée précise de celles dont il a besoin en priorité’’, a-t-il précisé. Cependant, Alioune Sarr a rassuré qu’au Sénégal, si l’exploitation et la valorisation des produits pétroliers et gaziers sont bien préparées, ces ressources constitueront ‘’une chance inestimable’’ pour le développement du pays.

Former les agents du MEFP sur le droit pétrolier

L’exploitation du pétrole et du gaz sera un phénomène nouveau pour le Sénégal. Donc, pour le Directeur général de l’Institut africain de l’Energie, Idrissa Bodian, c’est maintenant qu’il faut former les gens. ‘’S’il n’y a pas une formation continue, accrue, pour mieux gérer le secteur, on va laisser les compagnies étrangères assurer cette gestion et on va se contenter de chèques qu’elles vont nous présenter. On ne saura même pas comment ils ont été libellés’’, a-t-il souligné. Selon l’ingénieur-géologue au ministère de l’Economie et des Finances et du Plan (MEFP), les gens ne connaissent que la fiscalité du droit commun.

‘’Pour le moment, il faut qu’ils apprennent la fiscalité sur le droit pétrolier. Sinon, ils vont se contenter de récupérer les chèques de compagnies pétrolières et les déposer au Trésor. Ils ne sauront même pas comment ces derniers sont libellés’’, a-t-il recommandé. En plus, le Commissariat chargé des hydrocarbures, du suivi et du contrôle des opérations pétrolières doit être doté d’un personnel très qualifié. Cet organe doit connaître le cadre juridique, contractuel et fiscal pour mieux gérer le secteur. ‘’Si on vote des textes de loi, un code pétrolier, tout est libellé dedans, il faut quand même l’appliquer à la lettre. Tout cela, dans un esprit gagnant-gagnant. Les compagnies sont là pour faire du profit et l’Etat est là aussi pour la même chose. Donc, il faut trouver un juste milieu’’, conseille le Pr Idrissa Bodian. 

MARIAMA DIEME

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