Publié le 16 Jan 2013 - 04:20
NORD MALI

 Ressorts d'une crise, selon deux auteurs mauritaniens

''La responsabilité de Amadou Toumani Touré (ATT) est pleine et entière''. Dans un livre intitulé ''L'occupation du Nord du Mali'' publié récemment par deux intellectuels mauritaniens Ciré Ba historien et Boubacar Diagana géographe, pointent du doigt la responsabilité de l'ex-président ATT dans cette rébellion.

 

Sans remonter plus loin dans l’histoire et aller aux origines de la rébellion touareg, Ciré Ba et Boubacar Diagana observent que ''depuis novembre 2010 avec la rencontre de Tombouctou et la création du Mouvement national de l’Azawad qui a appelé à un élan de solidarité des Azawadis installés au Mali et à l’étranger, un premier signal était donné au pouvoir central de Bamako de ce qui sera par la suite la série d’attaques ayant abouti à la prise du Nord''.

 

Malgré de très nombreux signaux au cours des deux dernières années, le Président malien obnubilé par le désir de maintenir l’activité touristique dont l’essentiel s’effectue en territoires Touareg et Dogon ''semblait s’installer dans un déni permanent''. L’enjeu pour ATT étant de continuer à donner l’image d’un pays stable et sûr alors que des Islamistes ''avaient fini de faire de la forêt de Wagadou une espèce de base retranchée presque fortifiée'', se désolent les co-auteurs de l'ouvrage.

 

Un autre facteur non moins important est la chute du régime de Kadhafi. Le nombre des ex-combattants dans l’armée libyenne rentrés au Mali est estimé par les autorités de ce pays entre ''2 000 et 4 000 personnes. Leurs représentants ont été reçus en haut lieu'', renseignent les deux camarades. Le refus du président ATT de s’engager dans la lutte contre ''l’Aqmi et son soutien à Kadhafi ont fini par rendre son pouvoir moribond. Il paye cash'', martèlent-ils. Le 22 mars 2012, des mutins de l’armée malienne, basés à Kati dans les environs de Bamako, montent au palais de Koulouba et prennent le pouvoir.

 

La main de Mohamed Ould Abdel Aziz et Sarkozy

 

D'une part, du côté de Bamako, le soutien du président Mohamed Ould Abdel Aziz à la rébellion touareg ne fait l’ombre d’aucun ''doute''. Outre le fait ''d’héberger des éléments du MNLA'', il utiliserait ses deux généraux Hadi et Meguette, ''passés maîtres dans l’art de la répression à l’intérieur et de la déstabilisation à l’extérieur, pour conseiller, aider et manipuler cette rébellion dont des responsables auraient pignon sur rue à Nouakchott'', informent les analystes.

 

D'autre part, ils écrivent que le MNLA bénéficierait du soutien de la France de l'ex-président Sarkozy. Le Président de son bureau politique, Mahmoud Ag Aghaly, s’est en effet fendu d’un communiqué depuis Ménaka, le 08 février 2012, dans lequel on peut lire : ''le MNLA exprime ses vifs remerciements aux Autorités Françaises pour l’intérêt qu’elles accordent à la révolution du peuple de l’Azawad'', notent Ciré Bâ et Boubacar Diagana. En conclusion, l'historien et le géographe se demandent si la Mauritanie ne risque pas de favoriser une revendication séparatiste ''dans sa partie est, le Hodh dont les lien culturels, historiques, sociologiques et économiques sont très forts avec le Nord Mali''.

 

PIERRE BIRAME DIOH

 

 

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