Publié le 2 Dec 2016 - 14:08
PRESIDENCE DU SENEGAL DU CONSEIL DE SECURITE

Un test réussi

 

Pour l’ambassadeur Fodé Seck, la présidence du Sénégal du Conseil de sécurité de l’Onu durant tout le mois de novembre 2016 a été une réussite à tout point de vue.  Un avis largement partagé par les autres membres dudit Conseil et certains représentants permanents.

 

Au rayon des épithètes, les qualificatifs n’ont pas manqué pour qualifier la présidence du Sénégal du Conseil de sécurité de l’Onu. Ambassadeurs, représentants permanents, experts, membres du Conseil, tous ont été unanimes à reconnaître que le passage du Sénégal au Conseil a été une réussite totale. Tant sur le plan des thématiques développées que sur la conduite des débats. L’ambassadeur permanent  auprès des Nations unies,  Fodé Seck, ne dit pas le contraire. Ainsi, dans son discours  de synthèse prononcé avant-hier, devant ses pairs, il est revenu sur ce succès diplomatique.

‘’Alors que je prends la parole pour la dernière fois au titre de la présidence sénégalaise du Conseil de sécurité, à moins qu’il y ait une réunion d’urgence d’ici minuit, il m’est agréable d’exprimer la profonde gratitude de ma Délégation pour l’aimable coopération que vous, illustres membres du Conseil de sécurité, lui avez assurée au cours de ce mois de novembre très chargé’’, a-t-il soutenu avant de poursuivre : ‘’Cette présidence du Conseil de sécurité a, assurément, été une occasion propice au Sénégal pour apporter davantage sa contribution à l’effort universel pour relever les défis sécuritaires majeurs qui affaiblissent nos sociétés et renforcer le Conseil de Sécurité dans sa mission d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales’’.

 De l’avis de l’ambassadeur Seck, la  délégation  sénégalaise a assumé sa présidence du Conseil ‘’dans l’esprit et l’objectif essentiel de mettre en exergue les principes fondamentaux de la diplomatie sénégalaise, à savoir son ancrage dans le panafricanisme, son attachement à un monde de paix et d’harmonie entre peuples de différentes cultures et de religions, son enracinement dans l’idéal des opérations de maintien de la paix’’. Une mission réussie si l’on en croit aux témoignages des représentants de la France, de l’Angola, de la nouvelle Zélande, des Etats-Unis et de l’Espagne. Les ambassadeurs permanents du Maroc et de l’Egypte ont eux aussi  magnifié le travail du Sénégal à la tête du Conseil de sécurité de l’Onu.     

 Cette présidence a été donc une occasion propice au Sénégal pour apporter davantage sa contribution, à l’effort universel ‘’pour relever les défis sécuritaires majeurs qui affaiblissent nos sociétés et renforcer le Conseil de Sécurité dans sa mission d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales’’. Et c’est cette diplomatie de contribution et de recherche constante du dialogue qui a sous-tendu son approche et aiguillonné sa conduite  durant tout le mois de novembre.

Parmi les actes fondamentaux posés par le Sénégal au cours de sa présidence figurent en bonne place   la prorogation du  mandat de la Force Multinationale de Stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR-ATHEA) de douze (12) mois, celle  du mandat du Groupe de contrôle sur la Somalie et l’Erythrée jusqu’au 15 décembre 2017, le prolongement du mandat sur le mécanisme d’enquête conjoint ONU-OIAC sur l’usage des armes chimiques en Syrie pour une période d’un an. Et l’embargo sur les armes de douze (12) mois en plus de réaffirmer l’interdiction d’importation et d’exportation du charbon en Somalie.

Sur un autre registre, poursuivant son soutien aux autorités somaliennes, le Conseil de sécurité sous la houlette du Sénégal a réaffirmé son engagement à lutter contre la piraterie et le vol à main armée aux larges des côtes somaliennes. Un jalon historique a été  aussi posé dans le processus de prise en charge par l’UA de ses propres défis sécuritaires, conformément aux principes régissant son ‘’architecture de paix et de sécurité’’, avec l’adoption à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité de la résolution 2320 (2016).

Le casse-tête syrien

 Le Conseil a en outre examiné, à l’initiative du Sénégal, la question des menaces asymétriques, notamment le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé, auxquelles font face, de plus en plus, les Etats avec comme corollaire l’inefficacité des opérations de paix et les pertes en vie civile touchant ses casques bleus.

 Cependant, malgré l’attention que le Conseil, sous la présidence du Sénégal, a accordé au dossier syrien, notamment l’examen mensuel du triptyque processus politique, dimension humanitaire et armes chimiques, ‘’la tragédie se poursuit en Syrie alors que nous continuons d’étaler nos dissensions sur la question’’, a regretté l’ambassadeur Fodé Seck. Ce dernier a enfin, exprimé ses vœux de succès à l’Espagne à qui le Sénégal a passé le témoin pour la conduite des travaux du Conseil au titre du mois de décembre. 

Ibrahima Khalil Wade (New-York

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