Publié le 7 Nov 2018 - 20:31
PRESIDENTIELLE 2019

Kouthia dans la danse

 

Il ne manquait plus que ça. Le comédien Samba Sine, plus connu sous le nom de Kouthia, a, lui aussi, déclaré, hier, sa candidature pour la présidentielle sénégalaise de 2019.

 

Ce n’est pas une pièce de théâtre. Samba Sine alias ‘’Kouthia’’ se veut formel. Pour l’élection présidentielle de 2019, il faudra compter avec lui. Avec le plus grand sérieux du monde, il dit : ‘’Après 20 ans de carrière, l’heure est venue pour moi de réfléchir sur mon devenir. Moi, Samba Sine, je n’ai plus rien à prouver dans ce pays. J’ai fait mes preuves aussi bien au Sénégal, en Afrique et dans le monde. J’ai contribué à la formation de beaucoup de Sénégalais, aussi bien de ma génération que des plus jeunes. 

C’est compte tenu de tout cela que j’ai pris la décision de me présenter à la présidentielle.’’ L’information est ainsi tombée. Plongeant la salle dans l’hilarité. Mais le comédien reste imperturbable. Debout derrière le pupitre, l’air très solennel, il continue son speech. Comme un vrai politicien. ‘’L’heure est très sensible, clame-t-il avec force. Nous qui sommes nés dans le pays, il faut qu’on se lève pour la défense des intérêts de notre peuple. Que ça soit clair. Je ne suis la marionnette de personne. Je prends à témoin le bon Dieu. Les politiciens, je les connais tous. Je les imite depuis le règne d’Abdou Diouf... C’est vous dire toute l’expérience que j’ai dans le domaine et compte la mettre à profit pour le bien de mon pays’’.

Face aux hommes politiques, Kouthia ne compte pas faire de la figuration. Lui qui s’estime plus légitime que nombre d’entre eux. Pour cause, il explique : ‘’Parce que j’ai une trajectoire. De grands professeurs comme Ndéné Mbodj ont écrit sur moi. Mamoudou Ibra Kane également a écrit sur moi. Je ne suis donc pas comme ces politiciens qui n’ont aucun métier. Tous se réclament consultants sans avoir de clients, sans avoir de dossiers. Moi, j’ai mon travail et je gagne ma vie à la sueur de mon front. La politique, ce n’est pas un métier pour moi. Et, ‘Inch’Allah’, je serai le prochain président de la République.’’

Pendant que les uns en rient, ses ‘’partisans’’, eux, scandent ‘’Kouthia Président’’, ‘’Kouthia Président’’… Ou encore ‘’Ya yeungueul Gueusseum’’. Toujours concentré, la star du jour enchaine : ‘’Nous n’allons pas laisser la transhumance continuer de prospérer. Nous, de la nouvelle génération, nous disons non à ces politiciens qui passent tout leur temps à nous berner. Il faut que ça cesse. Je vais y mettre un terme, je vous le promets.’’

D’ores et déjà, le ‘’candidat’’ décline sa feuille de route, énumérant ses priorités dont la condition des taximen, des femmes de ménage, des cultivateurs, des professeurs, mais aussi les fast-foods qui, selon lui, pullulent dans Dakar comme des champignons. Concernant les taximen, il informe : ‘’Ce sont de braves citoyens qui font beaucoup pour ce pays. Je vais travailler avec eux pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Je compte en faire de même pour les femmes de ménage qui s’occupent de nos enfants pendant que nous partons au travail. C’est également elles qui préparent ce que nous mangeons. Si elles le voulaient, elles auraient pu nous empoisonner sans que personne ne s’en rende compte, mais elles ne le font pas. Elles méritent donc toute notre attention.’’

L’autre volonté de Kouthia, s’il est élu président, c’est de supprimer les marchands ambulants, non sans leur assurer de meilleures conditions. ‘’Il faut revoir la politique de l’Etat dans la prise en charge de cette question. Il ne faut pas laisser les gens encombrer les rues. Nous devons les caser dans les espaces disponibles à Dakar. Ces gens ne demandent que des solutions’’, plaide le ‘’candidat’’ à la présidentielle.

Samba Sine n’a pas non plus oublié les professeurs d’université. Il trouve injuste que des politiciens gagnent beaucoup plus que ces ‘’grands intellectuels’’ qui les ont pourtant formés. ‘’Le problème, dit-il, est que leur moral est au plus bas. On voit au Sénégal un jeune politicien de rien du tout qui peut payer 7 fois le salaire de l’enseignant qui l’a formé. Tout simplement parce qu’il a pris la voie politique. Ce n’est pas normal. Il faut que ça cesse’’.

Sur la feuille de route du leader du Mouvement Fas ak Sénégalais yi (Mfas), il y a aussi les fast-foods qu’il compte réduire dans la capitale. Pour lui, il y en a trop et cela ne rime pas avec le développement. ‘’On ne développe pas un pays avec des repas de rue. Il faut ressouder nos familles en mangeant dans les maisons’’.

Avant de se lancer dans la course, le comédien déclare avoir sollicité la bénédiction des chefs religieux et l’accompagnement d’éminents intellectuels. ‘’Je n’aurais aucun problème pour rassembler le nombre de parrains requis. Je crains juste que Macky Sall brise la clé du palais, car je vais la récupérer au soir du 24 février 2019’’, met-il en garde.  Sacré Kouthia !

 

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