Publié le 4 Mar 2020 - 19:34
RENCONTRE ENTRE LE MINISTRE ET LE COLLECTIF DES ACTEURS DE L’EAU EN SACHET

C’est le statu quo !

 

Les travailleurs des unités de production de sachets d’eau sont toujours dans l’impasse. Ils ont rencontré le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, ce lundi, qui a campé sur sa position de ne pas reporter l’entrée en vigueur de la loi sur les sachets plastiques.

 

Le Collectif des acteurs de l’eau en sachet a fait face à la presse, hier. Le porte-parole Makhtar Malick Sall annonce qu’ils ont rencontré le ministre de l’Environnement et du Développement durable Abdou Karim Sall, ce lundi. Mais rien n’a été retenu. ‘’Rien n’a été décidé. Le ministre reste sur sa position’’. Il renseigne qu’ils sont allés rencontrer les chefs religieux : les guides mouride, tidiane, l’Eglise, etc., et trouve que cette loi n°2015-09 du 4 mai 2015, relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques ‘’signe leur mort subite’’. Elle a été promulguée le 8 janvier 2020 par le président de le République et publiée le 20 janvier 2020 au ‘’Journal officiel’’. L’entrée en vigueur de la loi est prévue le 20 avril prochain. Elle a été votée pour éliminer les sachets d’eau.

‘’Depuis 15 ans, ces sachets ont contribué et constitué un relais pour la distribution d’eau’’, se désole M. Cissé qui insiste sur le nombre de personnes qui seront impactées. La loi, dit-il, va éliminer 30 000 emplois directs et indirects, 700 unités de fabrication, dans un contexte où, souligne-t-il, le chef de l’Etat parle de création d’emplois pour les jeunes. Makhtar Malick Sall évoque aussi les pertes, car des machines spécifiques à la fabrication de sachets d’eau coûtent cher et ont été achetées, sans compter tout ce qui tourne autour de cette chaine de production.

‘’Tout le monde sait que les entrepreneurs ont des sources de financement par prêt ou autre chose. Donc, cela impacte réellement nos vies quotidiennes’’, déclare le porte-parole. Qui ne se prive pas de poser un problème de santé publique, pour le Sénégalais lambda qui n’a que ses 25 ou 50 F CFA pour acheter son sachet d’eau. ‘’Est-ce que le gouvernement a pensé à ces gens ou bien à leur proposer quelque chose ?’’, s’interroge-t-il.

Il rappelle que les sachets ont contribué à éviter certaines maladies comme le choléra.

Ces travailleurs vivent sous la hantise du chômage qui les guette. A ses yeux, les trois mois ne suffisent pas pour appliquer la loi, sachant qu’eux les concernés n’ont été intégrés dans aucune discussion, avant l’annonce de la loi. Ainsi, tous demandent un report de l’application de la loi jusqu’en 2025, année qui entre dans le cadre des dispositions prises par la CEDEAO. Mais si le gouvernement persiste à appliquer la loi, Makhtar Malick Sall sollicite un accompagnement des entreprises, comme le font certains pays.

AIDA DIENE

 

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