Publié le 24 Aug 2012 - 16:14
SAINT-LOUIS

BBY menace de voter pour l'opposition, le Pds divisé

Dans le Nord, les frictions politiques sont potentiellement explosives pour le parti présidentiel accusé de tout accaparer et confronté à l'opposition de ses alliés dans la coalition Benno Bokk Yaakaar.

 

Le face-à-face avec la presse au siège de l’APR est un des premiers jalons posés dans le plan d’action mené par la coalition Benno Bokk Yaakaar de Saint-Louis pour contester les investitures des sénatoriales. Le Bureau départemental de la coalition va définir samedi une stratégie d’actions communes pour battre campagne à partir du 27 août et pour appeler à voter pour un candidat de l’opposition capable de porter et de défendre les intérêts de Saint-Louis. C'est que les conseillers de la coalition présidentielle ne digèrent pas la candidature de la dame Aïda Diop, considérée comme «très proche» du ministre des Affaires étrangères, Me Alioune Badara Cissé.

 

Lamine Ndiaye, le commissaire de l’APR et responsable historique du parti, a profité de cette rencontre pour attaquer le directeur des structures de l’APR, Mbaye Ndiaye, et Me Cissé, soulignant sa volonté claire de ne pas voter pour la candidate retenue.

 

Même son de cloche chez la coordonnatrice de Benno Bokk Yaakaar, Aïda Mbaye Dieng, qui interpelle les leaders à rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. «C’est hier qu’on a su le nom de notre candidat, il n'y a pas eu de concertations», dit-elle. Elle se désole de voir qu’aucun parti de Benno autre que l’APR ne soit investi. Pour Aïda Mbaye Dieng, il ne fallait pas reconduire la formule des législatives, mais promouvoir les autres formations et non pas l’APR ou le PS. «C’est une aberration, on a téléphoné à Dakar pour comprendre mais on n’a pas de répondant», avance-t-elle.

 

Pour Balla Fall de l’APR, il faut que les instructions de Macky Sall soient en phase avec les procédures démocratiques. «Nous avions combattu avec lui l’injustice, nous ne pouvons pas laisser de telles pratiques prospérer», a-t-il dit.

Au Parti démocratique sénégalais (PDS), la confusion est totale à Saint-Louis. C’est le sénateur Mohamed Lamine Sylla, secrétaire général adjoint de la fédération qui est monté au créneau pour brocarder les «anciens ministres d’Etat devenus députés» et qui, selon lui, ont tenu une réunion en catimini pour choisir Mamadou Diagne, ancien directeur de l’Urbanisme. Aujourd'hui, il affirme n'avoir plus rien à faire au Pds.

 

A Dagana, c’est presque l’implosion dans le parti présidentiel avec l'investiture non officialisée d’Omar Morel Sow, le président de la communauté rurale de Diama. Celui-ci était déjà tête de liste départementale de la coalition Sopi aux législatives du 1er juillet. Ensuite, il a atterri à l’APR quelques jours avant les élections sénatoriales. Dans le Walo, les élus de Benno sont déterminés à aller au boycott contre un tel choix.

FARA SYLLA (CORRESPONDANT)

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