Publié le 28 Jan 2016 - 22:48
TREVE D’UN AN DEMANDEE PAR SERIGNE MBAYE THIAM

Les Syndicats dénoncent un manque de respect 

 

La déclaration du ministre de l’Éducation nationale demandant aux syndicats d’enseignants d’observer une trêve d’un an n’est pas du tout appréciée par ces derniers qui dénoncent un manque de respect à leur égard.   

 

Entre le ministre de l’Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam et les syndicats d’enseignants, les relations ne sont pas au beau fixe. Et ce n’est pas la dernière sortie du ministre qui risque d’arranger les choses. Il demande aux syndicats d’observer une trêve d’une année. D’ailleurs, le Coordonnateur du Grand Cadre Mamadou Lamine Dianté renseigne qu’ils ont été très surpris d’entendre, à travers les ondes de la radio, le ministre de l’Education nationale faire cet appel au moment de présider l’inauguration d’un laboratoire au Lycée Sergent Malamine Camara de Dakar.

‘’Nous avons trouvé que ce n’est pas respectueux, parce que, vue sous cette forme, c’est comme qui dirait que le sport favori des enseignants, à travers les syndicats, c’est la grève. Or, nous sommes des professionnels de la craie et non de la grève. Comme toute grève a un soubassement objectif, on aurait souhaité que les autorités comprennent cela et attaquent le mal par la racine. Ce, en essayant de voir les motifs de la grève, de les régler et cela d’une façon intelligente, pour éviter les grèves dans le système éducatif’’, tacle Mamadou Lamine Dianté. Le syndicaliste de dire qu’ils auraient signé pour ‘’une stabilité durable, voire définitive dans le système éducatif, en lieu et place d’une trêve très peu ambitieuse, d’un an’’.

Pour Mamadou Lamine Dianté, cet appel manque également ‘’de responsabilité’’ car il a été fait par voie de presse. ‘’Cela veut dire que le responsable syndical qui n’a pas eu l’occasion de suivre le ministre, à travers la presse, n’est pas concerné par l’appel. Nous considérons qu’entre responsables, étant donné que le ministère de l’Éducation nationale est doté de cadres de concertations beaucoup plus appropriés à cet effet, on aurait pu se retrouver dans ces structures, discuter ensemble et trouver un consensus. Mais cela n’est pas surprenant, parce que, depuis sa nomination, ces structures ont cessé de fonctionner. Les seules occasions qu’il nous donne pour discuter, c’est par presse interposée’’, a-t-il déploré.

Selon le Grand Cadre, la pacification de l’espace scolaire est une impérieuse nécessité, mais elle doit reposer sur des bases claires.

Abdou Faty : ‘’Nous sommes prêts pour un pacte, mais…’’

Pour Abdou Faty, la trêve ne leur pose pas problème. Parce qu’ils trouvent leur intérêt dans une école stable durable et pacifiée, afin de développer les enseignements-apprentissages. Mais, souligne-t-il, un espace pacifié sous-entend qu’on se respecte mutuellement, que la parole donnée est respectée, que les accords le sont aussi. ‘’Aujourd’hui, on constate que l’Etat reste muet sur les rappels, l’intégration, la mise en solde, l’urbanisme et la réforme du système de rémunération. C’est inadmissible. Le ministre doit également privilégier la concertation à la confrontation. Nous sommes prêts pour un pacte, mais il faudrait que tout un chacun le respecte’’, déclare M. Faty.

VIVIANE DIATTA

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