Publié le 9 Feb 2016 - 13:23
LUTTE

Boy Sèye, la renaissance du Papy

 

Après une traversée du désert, le lutteur Boy Sèye revit dans l’arène avec une série de 3 victoires successives.

 

Siteu de Lansar, Tidiane Faye de la même écurie et Diène Kaïré de Soumbédioune ont courbé l’échine devant Boy Sèye. Trois jeunes lutteurs pétris de talents et de qualités qui n’ont jamais pensé mordre la poussière devant ce ‘’vieux routier’’ qui est resté 6 ans sans signer de succès. Une longue période de peine, de douleur et de galère qui avaient poussé quelques amateurs et même analystes à vouloir anticiper sa retraite. L’espoir de surclasser ses pairs était anéanti, celui de devenir roi des arènes, n’en parlons même pas. Les années se succédaient et se ressemblaient pour le lutteur.

Tapha Tine, Papa Sow, Bazooka, Bruce Lee, Sa Thiès et Modou Anta, pour ne citer que ceux-là, l’ont accroché à leur tableau de chasse. Des revers qui ont eu des conséquences. Boy Sèye quitte l’écurie Keur Massar Mbolo pour mettre sur pied sa propre entité. Et c’est le début d’une nouvelle carrière. Comme à ses débuts, le routier refait des merveilles. Il émerveille son monde et ses supporters qui commençaient à ne plus croire en lui. Son retour est signé après sa victoire inattendue face au phénomène de Lansar, Siteu, en juin 2013. Enfin un succès après 6 ans !

La marche victorieuse continue. La confiance augmente, le désir d’être meilleur accroît, l’envie de montrer à ses détracteurs qu’il a des qualités à faire valoir le hante. Avec l’aide du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), Boy Sèye retrouve en une année son adolescence. Les éléments du GIGN le rétablissent sur tous les plans. Physique, moral et même psychologique.  Revigoré, Boy Sèye se frotte de nouveau à un autre jeune espoir issu de la même écurie que sa dernière victime : Tidiane Faye. Le résultat ne change pas : victoire éclatante sur le ‘’Professeur’’ qui est renvoyé à ses leçons. La nouvelle jeunesse du fils de Keur Massar est bien réelle. 

Malgré tout, les espoirs n’hésitent pas à le défier, croyant faire de lui une passerelle pour accéder au sommet. Mais c’était sans compter avec la détermination de Boy Sèye qui n’acceptait plus d’être déshonoré. ‘’On nous tue mais on ne nous déshonore pas’’, disent les Jambars comme devise. Boy Sèye n’a pas encore terminé sa razzia. Le bourreau des jeunes espoirs a récemment créé la surprise contre Kaïré fils. En 1 minute 26 secondes, l’expérience a eu raison de la jeunesse. Resté sur trois victoires successives devant Malaw Seras, Konia et Boy Baol, le rejeton de Boy Kaïré ne se voyait pourtant pas freiné par son aîné de plus de 20 ans.

Ainsi, à force de cravacher dur, le Papy (avec un palmarès de 12 victoires et 9 défaites) réussit la renaissance. Suffisant pour qu’il exige des adversaires de haut calibre. Un autre espoir osera-t-il le défier ?

UN DES ELEMENTS DU GIGN RACONTE

‘’Comment Boy Sèye s’est refait une santé’’

‘’Je suis un ami d’enfance de Boy Sèye. En le voyant sombrer et vivre des jours noirs, j’ai décidé d’intervenir. Avec l’aide de mes collègues, je lui ai proposé de nous rejoindre durant les entraînements. Ce qu’il a accepté sans piper mot. A la première séance, il a beaucoup peiné, poussant même des collègues à affirmer qu’il ne reviendrait pas. Mais à notre grande surprise, le lendemain, tôt le matin, il était devant la porte, prêt à bosser. A ce moment, nous nous sommes dit qu’il était déterminé et résistant. A l’époque, il préparait son combat contre Siteu.

Depuis lors, il s’entraîne avec nous. Les jeunes de l’arène font l’erreur de ne pas bien connaître Boy Sèye. Ils doivent se poser cette question : ‘quels sont les lutteurs qui l’ont battu ?’ Ils ne font jamais cette réflexion, sinon ils auraient su que Boy Sèye est un lutteur teigneux et pétri de talent. Il n’a peur de rien. Notre devise ‘’On nous tue mais on ne nous déshonore pas’’ lui est toujours rappelé. Car, vu qu’il a eu des difficultés, les jeunes ont voulu le déshonorer en le défiant à tout va. C’est pourquoi, à chaque combat, il lutte avec une détermination sans égale.’’

Assy GAYE

 

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