Publié le 13 Aug 2015 - 15:22

3 questions à Famara Ibrahima Cissé

 

M. Cissé, vous êtes condamnés mais dispensés de peine, qu’elle est votre première réaction ?

Notre première réaction, c’est de dire que nous sommes toujours ancrés dans le combat que nous menons tous les jours pour que les clients et sociétaires des institutions financières cessent d’être les victimes d’arnaque et d’usure de la part de financiers véreux. Personne ne viendra nous délivrer de cette exploitation, si nous continuons à penser que c’est l’Etat ou la Banque centrale qui le fera à notre place.

Personne ne sera libéré de cette exploitation si nous continuons à penser que les banques sont des dinosaures financiers indomptables et invulnérables. Personne ne viendra nous délivrer si nous ne nous rassemblons pas autour de l’ACSIF pour barrer la route à l’usure et à l’arnaque bancaire. Et notre combat vise à contrer la mesure de la SGBS destinée à ligoter et à tenir en otage les clients par la hausse des frais de désengagement. Désormais, pour quitter la SGBS, le client va devoir s’acquitter d’une rançon faramineuse de 175 000 francs CFA. C’est inacceptable et nous le combattrons.

Après votre arrestation, êtes-vous prêts à tenir d’autres sit-in sans autorisation ?

Nous n’allons pas organiser une manifestation sans autorisation. Nous avons plusieurs fois tenu des manifestations pacifiques pour dénoncer une situation d’injustice. Nous avons organisé une marche, une journée banque morte. Nous voulions tenir un sit-in, mais le préfet ne l’a pas autorisé, alors nous nous sommes inscrits dans une logique d’informer les populations mais cela a été mal interprété et nous nous sommes retrouvés dans les liens de la prévention. Mais le lundi, nous allons organiser une conférence de presse pour édifier l’opinion et les pouvoirs publics sur la situation d’injustice que les populations subissent de la part des banques.

Aviez-vous senti le soutien de ceux pour qui vous vous battez ?

Nous l’avons senti à travers les réseaux sociaux. Nous ne sommes pas des politiciens, nous ne sommes pas dans le folklore. Nous, notre objectif, c’est de soulager les populations. L’Etat est en train de déployer d’énormes efforts pour augmenter le pouvoir d’achat des populations. Le Plan Sénégal émergent est là, mais à côté, il y a les institutions financières qui développent le Plan Sénégal endettement et le Plan Sénégal surendettement. 

 

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