Publié le 6 Jul 2016 - 08:43
APRES LE RETRAIT DE 264 TALIBES DES RUES DE DAKAR

L’Etat cible la banlieue  

 

La Direction des droits de la protection de l’Enfant et des groupes vulnérables (DDPEGV), qui annonce avoir retiré 264 enfants talibés des artères de la capitale sénégalaise, compte élargir son champ d’intervention contre l’exploitation de ce groupe. Sans donner la date de sa descente, elle cible Pikine, Guédiawaye, Thiaroye, Rond-Point Case-bi, etc.

 

Les autorités étatiques ne lâchent rien. Elles comptent intensifier le plan de retrait des enfants talibés de la rue, sur toute l’étendue du territoire national. En trois jours, la Direction des droits de la protection de l’Enfant et des groupes vulnérables (DDPEGV), affiliée au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, déclare avoir interpellé un total de 264 enfants. 86, le premier jour et 119, le deuxième. ‘’Ce matin (hier), nous avons fait deux sorties qui se sont soldées par l’interpellation de 59 enfants », informe Niokhobaye Diouf, Directeur général de ladite structure, joint par téléphone. Ces talibés ont été ramassés dans les Allées Papa Guèye Fall, à l’avenue Faidherbe, à la Place de l’Indépendance, à Liberté 6 et à Castors.

En plus de ces zones, la DDPEGV vise Colobane, Rond-Point Case Bi, Pikine, Thiaroye, Guédiawaye, etc. Parce que le retrait concerne tout le pays. Ainsi, dopé par cette série de sorties « réussies », Niokhobaye Diouf affiche sa détermination : « Même si on arrive à les retirer de la rue, on va mettre en place des sentinelles pour qu’ils ne reviennent plus. Et on ne va pas baisser la garde. Déjà, la loi existe. Donc, elle va s’appliquer pour dissuader les récalcitrants. »

Les regrets d’Aboubacry Mbodj de la Raddho

Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), qui salue cette initiative du gouvernement, signale que le Sénégal, en dehors des conventions qu’il a ratifiées sur les droits de l’enfant, a la loi 2005 du 10 mai qui interdit la mendicité des enfants, mais également la migration irrégulière. « Mais, malheureusement, nous n’avons pas d’autorité pour la faire respecter. Et les traités signés, dont la convention internationale relative aux droits de l’enfant de 1989, n’ont pas été respectés », se désole le secrétaire général de la Raddho, au  bout du fil. A ses yeux, les enfants talibés sont exposés au terrorisme, à la pédophilie, aux maladies, etc. 

PAPE NOUHA SOUANE

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