Attrait devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar, le récidiviste Mor Talla Guèye risque 20 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs et vol en réunion portant sur des bijoux en or avec usage de violence ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (Itt) de 12 jours.

Le vol s’est déroulé en plein jour, dans une bijouterie, en mars 2011. Il était 15 heures. La stratégie avait été soigneusement préparée, depuis la plage de Malibou. Puis les trois malfaiteurs sont allés aux Parcelles Assainies, non loin du rond-pond Case-bi, pour commettre leur forfait. Ayant déjà ciblé la bijouterie de Bassirou Thiam, ils sont entrés en action lorsque ce dernier a quitté la boutique. Il n’y avait que son épouse pour gérer le commerce. Arrivés, les trois individus ont fait croire à la dame qu’ils voulaient acheter une bague en or.

C’est au moment où la commerçante s’apprêtait à sortir les bijoux que l’un des bandits l’a aspergée d’un gaz. Puis elle a été bâillonnée et ligotée. Les voleurs ont dérobé des bijoux en or d’une valeur estimée à 9,600 millions de F CFA, avant de vider les lieux. Mais la victime a réussi à crier ‘’au voleur !’’ Lors de la course-poursuite qui s’en est suivie, seul Mor Talla Guèye a été arrêté. Des bijoux ont été retrouvés entre ses mains. Il a été inculpé pour les faits d’associations de malfaiteurs et de vol en réunion avec usage de violences ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (Itt) de 12 jours et placé sous mandat de dépôt, le 6 avril 2011.

‘’Mon mari m’avait laissée à la bijouterie. Ils ont emporté de nombreux objets. J’ai crié de toutes mes forces. J’ai été brutalisée. Mor Talla Guèye était le dernier à sortir de la boutique. On a trouvé par devers lui des chaînes en or. Lors du vol, il était chargé de faire le guet, tandis que les deux autres prenaient mes bijoux. Il y avait une répartition des tâches’’, a narré hier la partie civile à la barre. Son avocat a fait savoir que depuis ce cambriolage, Fatou Ka vit dans la dèche et ses enfants ont été renvoyés de l’école. Sur ce, le conseil a réclamé la somme de 20 millions de F CFA pour toute cause et préjudice confondus.

Domicilié à Pikine, Mor Talla Guèye a nié l’accusation. ‘’Je revenais de la plage, après une séance d’entraînement. Je ne détenais aucun bijou en or’’, a-t-il juré. Alors qu’il avait reconnu les faits à l’enquête préliminaire. ‘’C’est parce que j’ai subi des actes de torture à la police. C’est pourquoi, j’avais même cité le nom de Khadim et Boy Niang comme étant mes complices’’, a-t-il rétorqué au président de la Chambre.

 ‘’Il a signé un contrat à durée indéterminée avec la violence’’

Invité à faire son réquisitoire, le parquet général a soutenu qu’en dépit des dénégations stériles de l’inculpé, l’imputabilité de ces faits ne souffre d’aucun doute. Selon lui, même si les 2 autres individus sont en fuite, Mor Talla Guèye a été appréhendé sur le ‘’théâtre des opérations’’. Pour le procureur général, dans ce dossier, il ne s’agit pas de complicité, mais plutôt de co-action. Il a révélé que l’accusé a été condamné à 2 reprises, pour coups et blessures volontaires et agression où il a pris respectivement 2 mois et un an ferme. D’ailleurs, élargi de prison, le 15 mars, il a été arrêté, le 26 mars, pour cette présente affaire. ‘’Il a signé un contrat à durée indéterminée avec la violence’’, a indiqué le parquet général. Qui a requis 20 ans de travaux forcés.

Prenant la parole, la défense a laissé entendre que ‘’le passé pénal n’est pas une infraction’’. Les avocats ont affirmé que leur client n’a pas été interpellé dans la bijouterie. Donc, l’affaire présente des doutes. Ils ont plaidé l’acquittement au bénéfice du doute, à titre subsidiaire, et à titre principal, l’acquittement. Le délibéré sera rendu le 16 mai prochain.

AWA FAYE