De l’avis de certains entraîneurs locaux, la Poule B de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2017 que le Sénégal partage avec l’Algérie, la Tunisie et le Zimbabwe est très relevée. Mais pour eux, cette difficulté ne constitue pas un obstacle pour Cheikhou Kouyaté et ses coéquipiers. Ils estiment que les Lions peuvent faire une bonne performance à la Can 2017, au Gabon.   

Pour la 31^éme édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (Can) 2017, Gabon 2017, du 14 janvier  au 05 février 2016, le Sénégal loge dans le groupe B en compagnie de l’Algérie, de la Tunisie et du Zimbabwe. Interrogés pour une analyse de la composition de cette poule, des techniciens locaux, estiment que le tirage n’est pas clément  pour les  poulains d’Aliou Cissé. Selon Cheikh Tidiane Bitèye, ancien directeur technique régional de la Ligue de football de Dakar, la poule des Lions est très difficile. "Si on réunit tous les paramètres  permettant de jauger le niveau du football africain,  on peut s’accorder à dire que c’est un groupe très relevé. 

Le Sénégal a hérité de deux pays maghrébins que sont la Tunisie et l’Algérie. Ces équipes nous posent souvent des difficultés dans les compétitions. Nous avons  aussi  comme adversaire le Zimbabwe, petit Poucet du groupe, qui est en train de refaire son retard. Aujourd’hui, il a des arguments pour bousculer les grandes équipes et jouer les trouble-fêtes", dit-il.  Cet avis de l’ancien entraîneur du Jaraaf de Dakar est partagé par son homologue Alioune Fall, vice–président de la Ligue départementale de football de Diourbel. 

Pour lui, le Sénégal est dans un  groupe très relevé certes, mais l’essentiel est que notre pays peut affronter  toutes les grosses sélections africaines.  "Ce qui est important, c’est qu’avec la forme du moment du groupe d’Aliou Cissé, nous pouvons prétendre à de bons résultats à la Coupe d’Afrique. Nous avons des individualités comme Sadio Mané, Keita Diao Baldé, Moussa Sow, Mame Biram Diouf etc. qui peuvent faire la différence à tout moment". Cette bonne dynamique de l’équipe sénégalaise peut permettre, selon  Cheikh Tidiane Bitèye, de prétendre à une qualification au second tour à la Can 2017. "Avec le parcours sans faute qu’on a réalisé lors des éliminatoires,  il  y a de l’espoir pour décrocher une place au second tour tout en sachant que le favori logique, c’est l’Algérie", prévient-il. 

Le Statut de favori  

Ces techniciens locaux se sont aussi prononcés sur le statut de favori  de la Can que l’ancien international Ghanéen Adul Razak  a attribué aux Lions, avant-hier, lors du tirage des groupes.  Cheikh Tidiane Bitèye ne partage pas l’avis de l’ambassadeur de la Confédération africaine de football (Caf). Il dit : «Je ne considère pas le Sénégal comme favori. Nous  avions échoué lors des deux dernières Can de 2012 et de 2015. L’équipe a été éliminée dès le premier tour  après avoir survolé la phase éliminatoire. Ensuite, depuis 2006, nous ne sommes pas qualifiés en quart de finale. Ce sont ces mauvais résultats qui nous ont placés dans le chapeau 3 lors du tirage des poules de la Can de 2017’’. Malgré le parcours remarquable aux éliminatoires de la Can gabonaise, ce dernier reste prudent. ‘’C’est vrai que l’équipe a fait de bons résultats lors des éliminatoires de la Can de 2017 et  une bonne entame des qualifications du Mondial Russie de 2018 contre le Cap-Vert mais ces performances ne sont pas suffisantes. La Can est différente des éliminatoires", dixit l’ancien international de football. 

Mais pour Beau Touré, responsable de la petite catégorie de Ligue de Dakar, le Sénégal peut être considéré comme un favori de la poule B. Car, dit-il, avec les performances qu’il est en train de réaliser, les autres  pays le prendront comme un prétendant sérieux au trophée continental. "Depuis l’arrivée de Aliou Cissé, la mentalité a changé. Il  y a beaucoup d’engagement et de volonté, c’est important pour le haut niveau.  Cette équipe peut nous valoir satisfaction". 

La clé du succès pour le Sénégal

Ces techniciens locaux ont aussi invité le sélectionneur national des Lions Aliou Cissé à apprendre des erreurs de ses prédécesseurs : Amara Traoré et Alain Giresse pour éviter les syndromes de Bata 2012 et de Mongomo 2015 (élimination au premier tour). Pour eux, cela passe résolument par la  mise en place d’une équipe équilibrée et la construction d’un collectif qui pourra s’affirmer face aux grosses cylindrées africaines.

OUMAR BAYO BA