Publié le 27 Jan 2016 - 20:13
CONDAMNE A VIE POUR MEURTRE AVEC ACTES DE BARBARIE

Le vendeur de café avait tué et décapité une sexagénaire 

 

La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar a condamné hier, aux travaux forcés à perpétuité, un vendeur de café reconnu coupable de meurtre suivi d’actes de barbarie commis sur la sexagénaire Maïmouna Dione, en 2009.

 

En août 2009, Mamou Diaby avait fait la Une des journaux de la place, à cause de l’atrocité des faits qui venaient de lui être imputés. Vendeur de café à l’époque, il lui était reproché d’avoir égorgé la dame Maïmouna Dione, 62 ans, qu’il a ensuite dépecée, charcutée et démembrée. Il avait surpris la dame dans sa chambre à Pikine Guinaw Rail pour mettre fin à sa vie. Une fois son forfait accompli, Mamou Diaby avait mis les parties découpées dans deux bassines et tenté de les enterrer dans différents trous creusés. C’était un 29 août en plein mois de ramadan. A l’heure du ‘’xëdd’’, à l’aube, les voisins de Maïmouna Dione ne l’ayant pas vu ouvrir sa porte, ne s’en étaient pas formalisés, étant donné que la dame s’absentait souvent des jours durant. Il en fut ainsi jusqu’à l’arrivée du fils de la défunte.

Venu rendre visite à sa maman, Mansour Diouf est reparti avant de revenir le lendemain. Cette fois-ci, l’odeur nauséabonde qui sortait de la chambre de sa mère ne l’a guère rassuré. Lorsqu’il s’est résolu à défoncer la porte, il est tombé des nues. Le décor dans la chambre était plus que macabre. Une oreille avec une boucle gisait par ci, un doigt par là, un orteil  là-bas, et de la chair un peu partout. Dans une bassine, une tête, des jambes, cuisses et bras dépecés. Les autres restes de la victime dans une autre bassine.

Au beau milieu de ce décor macabre, était assis Mamou Diaby qui a tenté de prendre ses jambes à son cou, lorsque la porte s’est ouverte. Muni de deux longs couteaux, il a tenté d’intimider la foule sans succès. Il a été sauvé du lynchage par un policier.

A la barre, hier, au moment où l’assistance affichait dépit et répugnance, Mamou Diaby avait le sourire aux lèvres durant sa déposition. Ce qui laissait penser qu’il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Mais tout au long de son récit, l’accusé s’est montré cohérent. Il a expliqué que la victime lui devait la somme de 2 000 F CFA. Lorsqu’il était allé la chercher, la dame a refusé de lui rembourser son argent et une bagarre s’en est suivie. Mais pour le procureur, l’accusé ne mérite aucune circonstance atténuante, mais les travaux forcés à perpétuité, d’autant que le médecin psychiatre requis a écarté toute trace de démence, au moment des faits.

Ce dont ne croit pas l’avocat de l’accusé qui pense que son client est bien dément. Il a donc plaidé l’article 50 du code pénal qui écarte la responsabilité pénale de Mamou Diaby. Après délibéré, le président Magatte Diop et ses assesseurs ont suivi le parquet général.

FATOU SY

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