Publié le 4 Nov 2015 - 21:23
DESENCLAVEMENT DE LA CASAMANCE

La CDDC exige une voie de contournement de la Gambie

 

Les membres de la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance (CDDC) se disent déterminés à mener le combat contre l’enclavement de leur région. Ils exigent du Chef de l’Etat Macky Sall et son gouvernement le respect des promesses.

 

Lors de sa tournée économique dans le sud, il y a quelques mois, le président de la République a fait de nombreuses promesses. Hier, lors d’une conférence de presse au siège du Collectif des cadres casamançais, les membres de la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance (CDDC) sont largement revenus sur celles-ci et les difficultés que rencontre cette partie du Sénégal. Parmi les urgences figurent en première place la construction d’une voie de contournement de la Gambie ; le prolongement du chemin de fer de Tambacounda à Ziguinchor ; la construction des ponts de Marsassoum et de Diacounda ; le dragage du fleuve Casamance, entre autres.

Tout en reconnaissant les efforts du gouvernement, à travers  « plusieurs infrastructures réceptionnées, voire inaugurées, visant à désenclaver et à développer la localité », ils demandent plus de célérité dans l’exécution des projets de développement. Selon Mamadou Doudou Ndaw, point focal de l’organisation en Casamance, la partie Sud du pays est laissée à elle-même. Lui et ses camarades regrettent amèrement la situation que vivent les Casamançais en traversant la Gambie. « Le sempiternel projet de construction d’un pont à Farafénié qui a pourtant connu une pose de la première pierre reste à l’Etat embryonnaire. Il avait donné un regain d’espoir et revigoré les usagers de cet axe qui souffrent le martyre et d’une discrimination sans commune mesure. Cette lueur d’espoir suscitée par ce projet hautement important ne méritait pas d’être brisée», a-t-il défendu. A en croire Ndaw, la traversée du bac de Farafénié constitue une véritable souffrance pour les voyageurs.

La CDDC déplore aussi la concentration des projets de développement à Ziguinchor, au détriment des autres régions du sud. « La Casamance, c’est Kolda, Sédhiou et Ziguinchor », rappelle le coordonnateur de la Convergence, Cherif Bodian. Selon lui, le sud est l’une des régions du Sénégal les moins servies dans l’action gouvernementale. Il ne comprend pas comment on peut accorder 413 milliards à la construction de l’autoroute « Ila Touba », au moment où « d’éminents économistes ont démontré techniquement qu’en terme d’indicateurs économiques, elle reste moins opportune pour le Sénégal qu’une voie moderne de contournement de la Gambie ». Pour lui, une telle réalisation permettrait un désenclavement définitif de la Casamance au bénéfice de tout le pays. « Allez à Sédhiou ! Vous verrez ! C’est un gros village, sans poste de police, ni hôpital. Même pour avoir un casier judiciaire, il faut aller jusqu’à Kolda, car il n’y a pas de tribunal. Seulement, 2% de la population ont accès à l’électricité », se désole-t-il.

« Si jusqu’en février prochain les promesses faites lors de la tournée économique du président ne sont pas tenues ou des actes significatifs ne sont pas posés pour le désenclavement de la Casamance, nous allons nous faire entendre autrement. La cause de cette région demeure notre sacerdoce et notre cheval de bataille », prévient-il. Les membres de la Convergence expliquent que l’Etat a l’obligation de prendre en charge tous les problèmes des citoyens, quelle que soit la zone où ils se trouvent. Mais, la particularité de la Casamance reste qu’elle est la seule région du monde coupée du reste du territoire par un pays autonome.      

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE)

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