Publié le 5 Jan 2015 - 01:37
ECONOMIE

Des efforts pour sortir de la zone rouge

 

L’épidémie Ebola tombe mal, au moment même où l’économie guinéenne amorçait une pente ascendante. Si les Institutions de Bretton Woods,  les agences de notation à l’image du Doing Business saluent des progrès, les investisseurs publics comme privés se bousculent pour faire des affaires, chiffrées à coups de milliards de dollars, dans un pays où les infrastructures (Energie, routes etc) attendent encore. 

La Guinée comme le Sénégal. Lorsqu’on oppose aux autorités aux commandes  depuis 2010, que l’économie ne bouge pas assez et que cela correspond à la perception d’une partie de la  population, la réponse est en tout en chiffres. Le premier sésame pour défendre les avancées sur le plan économique est la maîtrise du niveau d’endettement de l’Etat guinéen. ‘’De 45 milliards de francs guinéens à la prise du pouvoir par l’Armée en 1984, celui-ci est monté à 137 milliards à fin décembre 1999, à 274 milliards en 2001 pour culminer à plus de 2000 milliards en 2006.

La transition a porté ce montant à 3 449 milliards de francs guinéens en 2009 et 6 433 milliards à fin décembre 2010 à la Banque Centrale, sur un endettement global auprès du système bancaire de 8 347 milliards de francs guinéens’’, indique-t-on au niveau de la Présidence. Aujourd’hui, ‘’le déficit budgétaire est passé de 13 % à 2%, soit 11 points d’ajustement’’. Une réduction qui a ‘’mis fin à l’usage de la planche à billets, ce qui conduit à une réduction sensible du taux d’inflation de 23 à 17%’’.Ces ‘’efforts’’ ont aussi eu pour effet de doper les réserves de change de 0,5 par mois en 2010, à cinq mois en 2014, assurant du coup une meilleure stabilisation du taux de change. Ce qui a été salué, relève-t-on par les Institutions de Bretton Woods. Aussi, le Fonds monétaire international (FMI) a-t-il signé un programme formel d’un montant de 194,5 millions de dollars en fin février 2012, en faveur de la Guinée.

La mesure la plus importante, conséquence du point d’achèvement de l’initiative PPTE, est l’annulation de plus de deux-tiers de la dette extérieure guinéenne, soit 2,1 milliards de dollars. En mars 2012, le Club de Paris a annulé la dette guinéenne de 99,2% – une réduction record ramenant la dette de 661,2 millions d’US dollars (USD) à 5,3 millions USD. Les Etats-Unis d’Amérique s’y sont   aussi  mis en  annonçant 100% d'annulation des arriérés et des paiements venant à échéance au cours de la période de traitement de la dette. Youssef Al Bassam, Directeur général du Fonds saoudien de développement, a annoncé l’annulation de la dette saoudienne et le rééchelonnement des dettes du Fonds saoudien en faveur de la Guinée au terme d’une audience avec le Président Alpha Condé qui a lieu le 13 mars 2013. Une bouffée d’oxygène qui va permettre au gouvernement guinéen ‘’d’investir environ 150 millions de dollars annuels dans son programme de réduction de la pauvreté’’, selon des chiffres livrés par l’Etat guinéen.

La Chine très présente dans les projets minier et énergétique

Signe que l’embellie est réelle, les projets sortent de terre ; chose bien visible dès l’aéroport de Conakry et dans les grandes artères de la capitale traversées où d’imposantes installations pour drainer l’électricité attirent le regard du visiteur. C’est la société chinoise CWE, pour un coût hors taxes de 446 millions de US$ (cofinancé par Eximbank Chine et le gouvernement  guinéen), qui exécute ce projet qui prévoit entre autres la construction d’un barrage, une ligne aérienne de transport de 225 KV sur une distance de 146 km, une route de 70 km de routes etc. Les travaux qui ont démarré en avril  2012 devraient être rendus début 2016.

Le secteur minier qui, selon les termes mêmes d’un document stratégique de la présidence, constitue ‘’la colonne vertébrale de l’économie guinéenne’’, a fini de faire son ‘’toilettage’’ avec un nouveau Code adopté le 8 avril 2013. Texte dont le but est de ‘’sécuriser l’investissement étranger tout en préservant sa rentabilité, et assurer un revenu substantiel au pays’’.

Depuis plus d’un an, de grands projets sont déjà initiés aussi bien dans la filière bauxite, alumine que dans le fer. Comme une suite qui n’en finit pas, les projets s’égrènent, mobilisant des financements énormes. Il s’agit du projet d’alumine de Heinan Chine : pour une production de deux millions de tonnes d’alumine, extensible à quatre millions, pour une enveloppe financière de 3 milliards de dollars. Il y a ‘’le projet d’alumine de China power Investment (CPI) portant sur une production de quatre millions d’alumine, extensible à huit millions, avec une enveloppe financière de six milliards de dollars’’.

Le projet d’exploitation et d’exportation du gisement de fer de Simandou (bloc 3 et 4), qui est le plus grand projet en Afrique pour une production de 95 millions de tonnes et une enveloppe d’à peu près 19 milliards de dollars. Ce dernier projet comporte également un  important volet d’infrastructures, à savoir : la construction d’un chemin de fer transguinéen de près de 800 kilomètres et un port en eaux profondes, dans la région de Forécariah (Guinée maritime). Il est piloté par la compagnie minière Rio Tinto et comprenant des partenaires Chalco (Chine), la Société financière internationale, SFI (groupe Banque mondiale ; et la Guinée doit démarrer la production en 2015.

Les projets d’exportation et d’exploitation de fer à Kaliya (Faranah) et à Forécariah tous deux opérés par la société Bellezone sont en période d’investissement. La suite est bien longue de projets qui vont impacter la croissance de ce pays qui a déjà doublé et où l’amélioration de l’environnement des affaires a été confirmée par le nouveau rapport Doing Business 2013 de la Banque mondiale, publié le 23 octobre. La Guinée figure en effet parmi les vingt économies mondiales qui ont fait le plus de progrès dans le classement.

EBOLA en chiffres

Du début de l’épidémie jusqu’à la date du 1er janvier 2015 à 18 heures, la Guinée a enregistré 2 743 cas dont 1 750 décès (soit 63.79 %) répartis comme suit :

– Cas confirmés : 2 449dont 1 475 décès.

– Cas probables : 275 dont 275 décès.

– Cas suspects : 19.

Au total 912 personnes confirmées sont sorties guéries des centres de traitement (soit 37.2 %).

Dans la journée du 1er janvier 2015, le nombre de cas hospitalisés dans les différents centres de traitement du pays est réparti comme suit :

– CTE de Guéckédou : 12 cas sont hospitalisés, dont 09 cas confirmés et 03 suspects.

– CTE de Conakry : 45 malades dont 39 cas confirmés et 06 cas suspects sont hospitalisés.

– CTE de Nzérékoré : 16 cas sont hospitalisés dont 14 confirmés et 02 suspects

– Le CTE de Macenta et les CDT de Kérouané, Forécariah et Siguiri n’ont aucun malade hospitalisé à ce jour.

Ce qui fait un total de 73 cas dont 62 confirmés et 11 suspects dans les centres de traitement du pays.

M. WANE

 

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