Publié le 24 Aug 2014 - 23:27
EVACUATION SANITAIRE REFUSEE

Bibo Bourgi restera au Sénégal

 

Co-prévenu doublé de témoin capital, Bibo Bourgi est une pièce maitresse dans le procès Karim Wade. Cité dans presque toutes les affaires dans lesquelles l’ex-ministre est incriminé, la CREI tient coûte que coûte à ce qu’il participe au procès. Elle lui refuse son évacuation sanitaire.

 

La nouvelle est enfin tombée. La CREI a finalement rejeté la demande formulée par les avocats de Bibo Bourgi. L’homme d’affaires ne sera donc pas évacué en France où, selon ses conseils, il doit se faire opérer. Cité comme le principal complice de l’ancien ministre Karim Wade, Bibo avait comparu, lors de la première audience, en chaise roulante. 

A cause de son état de santé, ses conseils avaient déposé sur la table des juges de la CREI une requête pour demander son évacuation sanitaire. Celle-ci était suspendue aux conclusions des rapports de contre-expertise demandés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Ainsi, le médecin colonel Serigne Maguèye Guèye, chirurgien urologue et le Dr Ousmane Dièye, cardiologue, avaient été choisis par la CREI pour se prononcer sur l’état de santé de Bibo Bourgi. Tous les médecins ont conclu que le cas de Bibo Bourgi nécessite une évacuation sanitaire urgente en France, vu qu’il est incapable de comparaître.

La nouvelle a donc beaucoup surpris ses avocats. Me Papa Leyti Ndiaye, l’un de ces derniers, soutient sans ambages que cette décision n’est pas celle qu’ils attendaient. ‘’Nous sommes choqués par une telle décision. Notre client est considéré comme du bétail. Il est placé dans le dilemme de la vie, entre se faire soigner ou mourir’’, a-t-il fulminé d’un ton rempli de colère. La robe noire soutient que c’est la seconde option qui risque d’arriver à leur client, s’il n’est pas évacué à l’étranger au plus vite.

‘’Nous pensons que le plus urgent n’est pas de tenir ce procès, mais de faire évacuer Bibo Bourgi’’. Au début du procès Karim Wade, Me Pape Leyti Ndiaye expliquait que leur client souffre, depuis près de 20 ans, ‘’d’une grave pathologie cardiaque’’ et a été victime à plusieurs reprises d’un infarctus du myocarde. A côté de cette pathologie, leur client a découvert, en mars 2013, qu’il souffre également d’insuffisance rénale et de diabète.

Très indisposé par la décision de la CREI, Me Ndiaye se demande en quoi l’évacuation de son client ‘’va empêcher aux juges de tenir le procès. Ce qui est plus important, à ses yeux, c’est de le laisser se soigner’’. ‘’Cela, martèle-t-il, même si on doit renvoyer le procès’’. Pour autant, lui et ses collègues ne comptent par en rester là. Ils annoncent qu’ils utiliseront d’autres voies et moyens pour, dit-il, éviter la mort à leur client. ‘’Nous allons nous concerter pour voir comment faire, afin que notre client soit évacué pour des soins, car son état est critique’’, a conclu Me Ndiaye.

 

NDEYE AWA BEYE

 

Section: