Publié le 5 Jun 2014 - 21:08
GOUVERNANCE DU PAYS

Le M23 casse la poire en deux

 

Appréciant les efforts du régime, notamment dans sa volonté d'améliorer le pouvoir d'achat des Sénégalais, le Mouvement du 23 juin n'en dénonce pas moins la fragilisation des entreprises privées nationales, la récurrence des cas de violations de droits humains ainsi que la situation de «quasi-famine» en certains endroits du monde rural.
 
 
Rendant compte de son assemblée générale qui s’est tenue le samedi 17 mai 2014, le Mouvement du 23 juin 2011 (M23) a apprécié la situation du pays, hier au cours d’une conférence. Il ‘’salue’’ et ‘’encourage’’ certaines décisions prises par le régime du Président Macky Sall, notamment ‘’la couverture maladie universelle, les bourses familiales, la baisse des impôts sur les salaires des travailleurs, la baisse du prix du loyer en faveur des locataires, les avancées réalisées dans le processus de paix’’, entre autres.
 
Toutefois, de fortes «inquiétudes» demeurent par rapport au ‘’non-respect des engagements signés par l’Etat avec les enseignants d’une part, avec les étudiants de Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor et Bambey d’autre part’’. A cet égard, le M23 dit ne pas comprendre que ‘’15 milliards’’ soient mobilisés pour les besoins des élections locales du 29 juin alors que ‘’l’Etat peine à remplir ses obligations’’ vis-à-vis des enseignants et des étudiants. De même, les accords de pêche signés paraphés avec l’Union européenne, mais également ceux signés entre le Port et la société française Necotrans dérangent le M23 car ils constituent autant de menaces pour les entreprises privées nationales. 
 
Autres préoccupations du M23, ce sont ‘’les révélations au grand jour du trafic au sein de la police’’, ‘’les cas de tortures et de violences physiques sur les prévenus ou détenus au mépris des droits humains’’, ou encore ‘’la situation de quasi-famine’’ qui prévaut ‘’dans certains secteurs du monde rural’’. 
 
S’agissant des élections locales, le M23 dit prendre ‘’acte’’ de la validation de la liste de Touba qui, auparavant, avait été déclarée irrecevable par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Toutefois, Mamadou Mbodj et ses camarades invitent l’Etat à tirer les conséquences de cette «situation anachronique» en ouvrant des discussions autours de la réforme des institutions. ’’L’Etat aurait dû, au moment d’élaborer le nouveau code des collectivités locales, prévoir la situation de Touba. Car nous sommes pour le respect des lois’’, déclare l'ancien syndicaliste enseignant. 
 
Par ailleurs, le M23 a condamné les violences préélectorales qui ont opposé le week-end dernier à Grand Yoff les partisans du maire de Dakar à ceux du Premier ministre. ‘’Le jeu démocratique ne s’accommode pas à la violence’’, a lancé le successeur de Alioune Tine à l’endroit des acteurs politiques. Il a appelé les populations à être ‘vigilantes’’ dans leur choix. ‘’Choisir des gens de bonne moralité, c’est important. (Car) si nous choisissons des hommes violents (comme dirigeants), nous sacrifions nos enfants’’, a-t-il averti. 
 
DAOUDA GBAYA

 

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