Publié le 14 Feb 2015 - 03:43
IMMIGRATION

La mafia italienne s'enrichit sur le dos des migrants

 

A Lampedusa, l'île européenne la plus au sud du continent, les gardes-côtes italiens continuent leurs patrouilles. Pas de nouveaux arrivages de migrants en vue, pas d’alarme donnée, les sauveteurs sont toujours prêts à intervenir. Il y aura d’autres drames en mer, et les habitants de l’île n’ont aucune illusion : trop d’intérêts sont en jeu.

 

A Lampedusa, personne ne veut le dire devant un micro. Mais tout le monde en est convaincu : derrière les débarquements d'Africains, il y a des criminels des deux côtés de la Méditerranée.

Ici, à huit heures de bateau de la Sicile, la mafia fait déjà ses affaires en accueillant des migrants dans des centres exploités par des sociétés privées sur délégation de l'Etat. C'est toujours les mêmes qui gagnent les appels d'offre depuis des années.

Un migrant rapporte en subvention une trentaine d'euros par jour. Avec ces dizaines de milliers de migrants, c'est un business en or, plus rentable même que le trafic de drogue, de l'aveu d'un gangster, piégé par des écoutes téléphoniques lors d'une enquête sur la corruption à Rome.

Ce qui est vrai dans la capitale sera vrai partout en Italie. Une illustration de cette organisation, c'est le scenario, toujours le même, qui précède les secours. A bord des rafiots pourris partis de Libye, il n'y a rien à manger ou à boire, pas d'essence, mais un téléphone satellitaire pour appeler au secours. Un équipement bien trop coûteux pour les passeurs.

A terre, les migrants fournissent une main d'œuvre à bon marché. Dans l'agriculture pour les hommes, dans la prostitution pour les femmes. Un véritable trafic d'esclaves, et les esclavagistes sont Africains et Italiens.

(rfi.fr)

 

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