Publié le 7 Apr 2015 - 17:25
INSECURITE A TOUBA

Deux cambriolages en une semaine

 

La capitale du Mouridisme est subitement devenue le repaire incontestable des bandits de grand chemin. Conséquence : l’insécurité a pris des proportions inquiétantes, du fait du grand banditisme qui a repris du service, ces derniers jours, dans la ville sainte. En une semaine, on a assisté à deux cambriolages, dignes des grands films western.

 

Le 3 avril, la ville sainte de Touba s'est une nouvelle fois mal réveillée. Un cambriolage a été perpétré dans la nuit, au quartier Darou Khoudoss, plus précisément à Wellé-Beugue Bamba. Près d’une vingtaine d’individus, à bord d’un 4x4, sont entrés dans une maison avec fracas. Une fois à l’intérieur, les brigands ont voulu investir la chambre où dormait tranquillement le locataire, un commerçant traitant d'arachide, âgé de près de 70 ans.

Ce dernier, du nom de Balla Gaye, malgré ses graves blessures, a tenu à témoigner et à révéler le film de son agression. «J'ai entendu un bruit indescriptible et je me suis réveillé. Comme d’habitude, en pareilles circonstances, pour parer à toute éventualité, je me suis levé, mon pistolet à la main. Me tenant debout derrière la porte, j’ai vu des individus encagoulés dans une furie indescriptible. C'est ensuite qu’ils ont commencé à tirer des coups de feu dans tous les sens. Pour alerter mes voisins, j'ai tiré à travers la fenêtre.

Et il s'en est suivi un échange de coups de feu de plus d’une quarantaine de minutes,  au cours duquel j'ai essayé de les occuper, dans l'espoir de voir arriver les forces de l’ordre que j'avais pris le soin d’appeler. Hélas ! rien n'y fit. Ils ont fini par défoncer ma porte, avant de me prendre à partie. Mes épouses également ont subi le même sort. Dans le feu de l'action, j'ai reçu des coups sur la tête et au bras droit. L'un d'eux m'a demandé de lui livrer le coffre. Apparemment, ils savaient que je disposais d'une forte somme d'argent. Ils ont emporté le coffre avec les 29 millions de francs qu'il contenait. Cet argent provenait de ma dernière vente qui remontait à moins de 48 heures. »

Baye Balla Gaye refuse cependant de porter plainte, préférant, selon lui, s'en remettre à Dieu. Pour lui, cela ne servirait à rien. Malgré son refus de porter plainte, la police s’est saisie de l’affaire, en ouvrant une enquête. Il ressort en effet de cette enquête qu’il existe un fort soupçon de complicité dans cette attaque. C’est en tout cas sur l’entourage du vieux commerçant que les soupçons pèsent le plus. A en croire le commandant Ba, en charge de l’enquête, beaucoup de zones d’ombre entourent ce forfait. Car selon lui, il est indéniable que les malfaiteurs savaient que le vieux disposait de cette forte somme d’argent dans son coffre, le jour du cambriolage. 

Mieux, selon le policier enquêteur, le vieux commerçant avait effectué un versement de 16 millions F CFA, le jeudi 02 avril. Et curieusement, c’est la nuit du 03 qu’a eu lieu l’agression. Selon toujours la police, qui a déjà effectué des interpellations, il existe une connexion avec le vol du 4x4 dont s’est servi la bande. Vol qui a eu lieu la même nuit, quelques minutes avant le cambriolage. D’ailleurs à en croire le commandant Ba, le vol du 4x4 leur a été signalé quelques minutes avant le cambriolage, alors que les éléments du commissaire Yaya Tamba étaient déjà en patrouille dans certains secteurs de la ville.

L’officier a tenu également à apporter quelques éclairages sur le retard accusé par les forces de l’ordre pour aller secourir les victimes. Le commandant Ba a soutenu que les victimes auraient dû appeler sur le bon numéro de la police qui est le 78 295 34 34.  Mais elles ont appelé le 17 et le 18. Cette attaque est survenue moins de 48 heures après le braquage de 15 magasins au marché Sahm de Bouqatoul Moubarak, communément appelé « Marché Ndigël ». A bord également d’un véhicule 4x4 pick-up de couleur blanche, des assaillants fortement armés et encagoulés ont investi le marché Ndigël. Les malfaiteurs étaient lourdement armés. Uniquement armés  de coupe-coupe, les vigiles ont fui. Si l’on en croit Mamadou Diallo, délégué du marché, «15 cantines ont été dévalisées ». De l’argent dont ils ignorent le montant exact a été emporté par les assaillants.

Abdou Fatah Gaye (TOUBA)

 

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