Publié le 29 Nov 2019 - 23:53
INSTALLATION DU PORT MINERALIER ET VRAQUIER

Sendou étale ses souffrances et crie son ras-le-bol 

 

‘’Beaucoup de désagréments et de préjudices’’. En ces termes, le maire de la commune de Sendou résume la situation ‘’désagréable’’ causée par les travaux d’installation du port minéralier et vraquier.

 

La commune de Sendou n’arrive plus à supporter les dommages causés par les travaux d’installation entamés par le port. Une colère manifestée par son maire, lors de la journée d’audit pour la certification citoyenne de la commune. Pour Daouda Diaw, l’accessibilité de la localité est devenue quasi impossible. ‘’Aujourd’hui, Sendou est devenue inaccessible, parce que la route la reliant à Bargny et au reste du département de Rufisque est coupée’’. Chose incompréhensible, de l’avis du maire : ‘’En phagocytant la route qui desservait la commune, ils pouvaient en construire une autre afin de permettre à la population de vaquer à ses occupations. Mais, ils ne l’ont pas fait.’’ Cette situation est d’autant handicapante que ‘’pendant l’hivernage, nous éprouvons d’énormes difficultés pour accéder à Sendou’’, dit-il.

Parmi les misères de la petite commune de 3 600 habitants, le maire Daouda Diaw met en relief le secteur de l’éducation. Estimant que le port pouvait au moins construire une école primaire pour ses enfants, il rappelle que sa commune est la seule, dans le département de Rufisque, à ne disposer que d’un seul établissement élémentaire. L’installation du port minéralier et vraquier est venue compliquer les choses. En effet, selon le premier magistrat de la commune, ‘’quand les élèves dépassent le cycle primaire, ils ont tendance à abandonner l’école. Cela est dû à la distance qui les sépare des communes qui peuvent les accueillir. Cette situation est accentuée par la construction du nouveau port minéralier et vraquier’’.

Colère contre le promoteur

Daouda Diaw alerte aussi sur la situation sanitaire. ‘’On avait un poste de santé disposant de tous les équipements nécessaires à son bon fonctionnement, grâce à la population qui s’est cotisée. Mais, à l’arrivée du port, tout a été démoli et nous sommes dans l’impossibilité de nous soigner chez nous. Nous demandons à l’Etat de nous aider dans ce sens’’. Par ailleurs, ‘’les femmes ont été expropriées et chassées de leurs champs. Jusqu’à présent, elles n’ont pas été dédommagées, alors qu’elles ont tous les documents qu’on leur demandait dans ce but. Elles n’avaient que leurs champs pour vivre et faire vivre leurs enfants’’, s’offusque l’édile.

Les habitants de Sendou ne sont pas contents du promoteur du port minéralier et vraquier. Pour le maire, ce dernier a failli à tous les engagements qu’il avait pris. ‘’Il s’était engagé à satisfaire les doléances de la population de Sendou. Jusqu’à aujourd’hui, il n’a rien fait. Pis, il empêche à l’Etat de satisfaire certaines de nos doléances, lorsque l’on sait qu’au niveau central, l’on croit que les engagements sont en train d’être respectés’’. Cela, au moment où, rappelle l’édile, ‘’le minimum dont nous disposions en infrastructures a été démoli par le port. Ce qui représente un énorme préjudice pour une commune qui a un budget de 300 millions de francs Cfa’’. 

PAPE MOUSSA GUEYE

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