Publié le 6 Dec 2013 - 15:18
L’ÉDUCATION ENREGISTRE UNE HAUSSE DE 14 MILLIARDS

Les salaires dévorent 84% du nouveau budget

 

La masse salariale dévore 84% du budget du Ministère de l’Éducation nationale qui a pourtant connu une hausse de 14 milliards 271 millions, passant ainsi de 352 milliards 543 millions, en 2013, à 366 milliards 815 millions, pour 2014. Défis et perspectives d’un secteur moteur.

 

Malgré la hausse notée sur le budget du Ministère de l’Éducation nationale, les salaires restent lourds. Sur les 366 milliards 815 millions du budget de l’année 2014, les 310 milliards sont consacrés aux charges du personnel. D’où l’appel du ministre Serigne Mbaye Thiam à une utilisation efficiente des ressources humaines. Même s’il dit son souhait de voir cette tendance plus relative, le ministre a beaucoup mis l’accent sur les nouvelles orientations du secteur de l’Éducation au Sénégal.

Des orientations qui se déploient sur trois axes majeurs. Il s’agit d’abord d’une amélioration de la qualité des enseignements et des apprentissages, ensuite de la résorption des disparités pour un accès plus équitable à l’éducation et en dernier lieu, la promotion d’une gouvernance inclusive et transparente. De l’avis de Serigne Mbaye Thiam, les piliers du système éducatif constituent la qualité de l’enseignant, le matériel scolaire, puis le matériel didactique. 

Mettre le ‘’PAQUET’’ pour une éducation performante

Pour relever les défis du système éducatif donc, le gouvernement du Sénégal est en train de mettre en place une thérapie constituée par ces trois axes dénommée, Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET). Ce programme, qui couvre la période 2013 – 2025, connaît déjà un début de financement, selon le ministre.

Un accent particulier est mis sur la modernisation des Daara qui captent un certain nombre d’enfants, en dehors du système éducatif formel, soit du fait de la réticence des parents, soit de l’exclusion résultant de la pauvreté des familles. C’est dans ce cadre que le ministre a révélé que 64 Daara seront répartis dans les régions de Louga, Diourbel, Matam, Fatick, Kaffrine et Kaolack. D’autres régions seront servies par les autres programmes.

Par rapport aux 19 collèges franco-arabe, leur implantation doit répondre aux normes de la carte scolaire. C’est sur la base des effectifs et des prévisions de sortie du Primaire vers le Moyen que seront prises les décisions d’ouvrir des collèges franco-arabe, les propositions émanant des inspecteurs d’académie et l’arbitrage se faisant au  niveau central.

Construction de 200 écoles primaires, 67 collèges et plusieurs lycées, entre 2014-2015

Entre 2014 et 2015, 200 écoles primaires seront construites au Sénégal. A ce jour, 158 parmi elles ont déjà fait l’objet d’appels d’offres, a révélé hier le ministre de l’Éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam. L'État compte également procéder à la construction de 67 collèges et plusieurs lycées, à travers le pays. Ces écoles viendront résorber les disparités notées, surtout dans le primaire, avec la forte présence des abris provisoires, a dit le ministre.

Serigne Mbaye Thiam précise cependant que les abris provisoires ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Ce processus, dit-il, s’étalera sur quelques années, au vu de la somme importante, estimée à 74 milliards de F Cfa, qu’il faut débloquer pour y parvenir. ''Au Sénégal, 29% des enfants étudient dans des abris provisoires dont la résorption ne peut se faire en une gestion dans le budget de l’État. Un projet de partenariat public-privé est à l’étude pour le remplacement de ces abris provisoires’’, a déclaré le ministre de l’Éducation nationale.

Assises de l’éducation, sous peu

Minée par des grèves de toutes sortes, l’Éducation nationale sénégalaise entend conjurer le mauvais sort, à travers des assises. Serigne Mbaye Thiam a informé hier de la constitution d’un comité de pilotage, d’un comité d’appui scientifique de 20 membres, d’un comité d’organisation, de 7 commissions thématiques et 14 plates-formes régionales de concertation. Il a invité les organisations syndicales à se concerter pour désigner leurs représentants. Par rapport à la tenue d’élections de représentativité des syndicats, le ministre a soutenu qu’elle a été adoptée au conclave de Saly.

Toutefois, un obstacle juridique doit être levé par le Ministère de la Fonction Publique. Cette élection n’est prévue qu’au niveau des centrales syndicales, d’où l’importance de modifier les textes en vigueur, pour qu’elle se fasse aussi au niveau des syndicats. Ces assises de l’Éducation n’agrée guère tout le monde, puisque des membres du Parti démocratique sénégalais ont fait part de leurs préoccupations. ''Lors de ces assises, les partenaires risquent d’imposer des mesures douloureuses à l’État du Sénégal’’, a laissé entendre le député libéral Modou Diagne Fada.

Sortants de la FASTEF, un recrutement pas toujours global

Les élèves professeurs de la Faculté des sciences de l’éducation et de la formation (FASTEF) ne sont pas encore sortis de l’auberge. Même si le gouvernement a pu augmenter le nombre de candidats affectés  dans le système scolaire de 808 à 1 398 dont 525 à l’Université Gaston Berger, 764 à la FASTEF, 62 à l’ENSEPT, 15 à l’École nationale des arts et 31 à l’école nationale d’enseignement technique et professionnel. Le ministre a par ailleurs apporté des éclairages sur le déficit qui s’est fait sentir dans certaines disciplines comme la philosophie, les mathématiques, l’espagnol, l’arabe, les sciences physiques, en indiquant que tous les sortants de la FASTEF formés dans ces matières ont été recrutés. De l’avis des sortants de la FASTEF, rapporte le ministre, le nombre déclaré est de 234, parce qu’ils y ont inclus les étudiants issus de la formation payante. 

SEULS 9% DES ENSEIGNANTS PEUVENT ENSEIGNER LE FRANÇAIS

Le Sénégal à la recherche de cracks 

Les enseignants sénégalais sont-ils vraiment médiocres ? Tout porte à le croire au su du test de connaissances en langue française auquel ils ont été soumis, en juin dernier. Le contrôle de niveau a révélé que seulement 9% des enseignants peuvent enseigner le français. 39% de nos enseignants sont en mesure d’enseigner en français. 7% d’entre eux sont des utilisateurs novices du français. Tout le reste dispose d’un niveau qu’il faut améliorer, à tout point de vue. Les résultats de ce test ont été rendus publics hier, par le ministre de l’Éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam. Il a beaucoup insisté sur les nouvelles orientations du Gouvernement qui mettent l’accent sur la formation continue des enseignants désormais recrutés avec le niveau du baccalauréat.

A. NDIAYE

 

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