Publié le 27 Feb 2014 - 22:41
LE SON DANS LE CINÉMA

Un Maestro sonore

 

Parmi les nombreux métiers qui gravitent autour du cinéma, celui d'ingénieur du son mérite attention, précision et technique. Méticuleux dans l'action et jouissant d'une longue expérience, l'ingénieur est un Maestro sonore que l'on ne voit pas sur l'écran.

 

Tout ce qui est sonore dans un film est sous le contrôle de l’ingénieur du son. ''Le réalisateur peut avoir les images dans sa tête. En ma qualité d’ingénieur du son, lorsque je reçois une copie du scénario, je procède à un dépouillement sonore pour définir la sonorité adéquate à chaque séquence du film ’’, informe Alioune Mbow.  Du dialogue au bruitage en passant par la musique qui habille l’environnement sonore d’un film, l’ingénieur est le technicien perfectionniste très impliqué avec une oreille professionnelle qui s'y accole. Après en avoir fini avec le costumier, les acteurs filent vers l’ingénieur du son, pour prendre possession de leur micro, sur un plateau de tournage.

Présent du début à la fin, sur toutes les séquences, l’ingénieur est le plus souvent en complicité avec les acteurs dont il mesure et contrôle la diction. C’est lui qui connaît la tonalité vocale qui sied bien à un contexte déterminé, dans tous les compartiments d'un film. Par son expérience, l’ingénieur du son n’a pas de souci à se faire pour les différentes voix que requiert le scénario. Il sait quand il faut amplifier une voix, faire du bruitage pour une meilleure qualité sonore. ’’L’ingénieur du son n’a pas besoin d’être présent sur scène, pour voir les acteurs en action. Il a déjà les images en tête’’, précise le technicien.

 L’écoute nécessaire

Avoir l’écoute, être posé pour travailler dans la sérénité sont indispensables dans le métier d’ingénieur du son. ’’Il faut avoir l’expérience des sons africains. Auparavant, ce sont les Européens qui venaient faire le son de nos films. Aujourd’hui, on m’appelle partout en Afrique, parce que je connais les sonorités africaines’’. Loin de l’époque où les tournages se faisaient avec un ou deux micros, l’ingénieur du son dans le cinéma au 21e siècle n’a pas échappé à l’ouragan numérique. Il doit se mettre au diapason des nouvelles technologies et du numérique.

Ingénieur du son dans plusieurs productions du cinéma sénégalais, Alioune Mbow livre son secret: ’’Pour faire un téléfilm par exemple, je travaille avec des machines numériques et chaque acteur a un micro HF. C’est un matériel qui coûte excessivement cher.’’ Selon Alioune Mbow, un bon ingénieur doit disposer de son propre matériel. Il n'a pas hésité à investir une cinquantaine de millions de francs Cfa pour assurer la performance dans ses films.

Toutefois, l'ingénieur du son dans le cinéma travaille en collaboration avec un ou plusieurs collaborateurs qui s'occupent du bruitage et du mixage. ''C'est dommage que l'on ne dispose pas de salle adéquate pour contenir le vrai son du cinéma au Sénégal'', regrette l'ingénieur.

Almami Camara

 

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