Publié le 6 Jul 2016 - 13:29
MOUSTAPHA DIAKHATE (PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE BBY)

‘’Tivaouane, Touba et Macky Sall ne ‘’dealent’’ pas

 

Moustapha Diakhaté dézingue Idrissa Seck. Selon le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (BBY), le président de Rewmi est toujours dans ses délires quand il parle de ‘’deal international’’ dans la libération de Karim Wade. Dans cet entretien avec EnQuête, le responsable ‘’apériste’’ soutient qu’il n’y a pas lieu de polémiquer sur la libération de Karim Wade dès lors que le décret signé par le président de la République répond à toutes les interrogations soulevées. Il soutient en outre que ‘’Tivaouane, Touba et Macky Sall ne ‘’dealent’’ pas comme veut le faire croire l’ex-maire de Thiès.

 

La grâce présidentielle accordée à Karim Wade et les conditions de sa libération installent la polémique. Comment appréciez-vous tout ce tollé ?

La polémique soulevée par la grâce présidentielle accordée au détenu Karim Wade n’a pas lieu d’être. C’est une prérogative constitutionnelle qui permet au président de la République d’accorder la grâce à tout détenu qui a une peine définitive.

Deuxième élément, Monsieur Karim Wade est un citoyen sénégalais. Il a le droit de bénéficier du droit de grâce que la constitution confère à Monsieur le président de la République. Quand un citoyen bénéficie d’un acte posé par le président de la République, une fois la question de sa légalité réglée, je pense très honnêtement que polémiquer ne me semble pas être une bonne idée. Or ici, selon l’article 47 de la Constitution, le président de la République peut gracier et il a gracié. Par conséquent, son acte est légal.

Des raisons humanitaires ont été avancées par l’Etat à cet effet. Qu’en est-il exactement ?

Je vous renvoie au décret que le président de la République a signé. C’est par ce décret qu’il a parlé. C’est sa parole seule qui compte ici. Il a gracié et dans le texte, il précise que cette grâce ne concerne pas les amendes sur le plan pécuniaire. C’est extrêmement clair ce qu’il a dit. La grâce, ce n’est pas une affaire de gouvernement ou de l’Alliance pour la République (Apr). C’est une prérogative constitutionnelle du président de la République. C’est lui qui a agi et il n’a pas dit pourquoi il a gracié. Il a gracié parce qu’il a droit de grâce. La grâce comme l’a si bien  dit El Hadji Kassé, c’est un acte gratuit. Quand le président de la République gracie quelqu’un, il n’attend rien de lui. Ce sont des milliers de Sénégalais qui ont bénéficié de la grâce présidentielle depuis 2012. Pourquoi on pense que Karim Wade, en tant que Sénégalais, n’a pas le droit de bénéficier des mêmes droits que les autres citoyens de ce pays. Considérer que Karim Wade ne doit pas bénéficier d’une grâce, c’est à la limite même considérer que dans ce pays, il doit y avoir une inégalité des citoyens devant la loi. Karim est un citoyen comme les autres 7 000 Sénégalais qui ont bénéficié de la grâce présidentielle. Il n’y a pas lieu, de mon point de vue, de débattre de cela.

N’y-a-t-il pas des non-dits dans cette affaires ?

Qu’est-ce que vous voulez que les gens disent à part ce que le président de la République a déjà dit ? La loi permet à un détenu qui a purgé la moitié de sa peine de bénéficier d’une grâce. Karim Wade remplissait les conditions pour bénéficier d’une grâce. Le président de la République aussi, du point de vue légal, remplissait toutes les conditions pour gracier. Il a gracié. Donc polémiquer sur la question, c’est faire de la politique politicienne. Et je crois que le pays n’attend pas de sa classe politique ce débat qui n’a pas sa raison d’être. Dans tous les pays du monde, les présidents gracient. C’est au Sénégal seulement qu’on voit un président de la République qui pose un acte que lui confère la constitution et que d’autres trouvent quelque chose à redire.

Dans une sortie médiatique, le Premier ministre soutient que c’est l’émir de Qatar qui a demandé la grâce de Karim Wade. Auparavant, le Secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly a déclaré que c’est plutôt la famille de Karim Wade qui en a fait la demande. Ne trouvez-vous pas ces déclarations contradictoires ?

Je ne peux pas répondre parce que je ne sais pas ce qui s’est réellement passé dans cette affaire. Je ne suis pas de l’exécutif. Par contre, les deux personnes que vous venez de citer sont de l’exécutif, le Premier ministre et le Secrétaire général du gouvernement. Certainement ils en savent davantage que moi. Evidemment, quand on regarde les deux propositions, il peut y avoir une apparente contradiction. Cela peut ne pas l’être. Parce que l’émir peut relayer une demande de la famille. Je crois qu’il n’y a pas de problème à ce niveau.

Selon vous qui a formulé la demande ?

Dans cette affaire de grâce, il y en a qui parlent souvent et qui n’en savent rien. Limitons-nous à ce qui est dit dans le décret signé par le président de la République. C’est suffisamment expressif.

Idrissa Seck continue de parler de deal international. Pour lui, le Président Macky Sall a obéi à un donneur d’ordre international. Qu’en pensez-vous ?

Avec tout le respect que je lui dois, j’ai l’impression qu’Idrissa Seck est en train de revendiquer une place qui n’est pas glorieuse : c’est d’être l’opposition la plus bête du monde. Idrissa Seck est un joueur. Pour lui, la politique est un jeu. Mais il a joué et il a perdu. En réalité, ce qu’il voulait, c’est d’être le candidat de substitution de Karim Wade pour le Parti démocratique sénégalais et pour Abdoulaye Wade. C’est ce qui explique d’ailleurs la cour éhontée qu’il a engagée tout récemment pour entrer dans les bonnes grâces de la sphère sentimentale d’Abdoulaye Wade. Je rappelle à tous les Sénégalais qu’en 2012, Idrissa Seck disait que l’enrichissement illicite de Karim Wade relevait du flagrant délit et que pour l’arrêter et le condamner, on n’avait pas besoin d’enquêter. C’est ce même Idrissa Seck qui revient pour aller à l’Internationale libérale plaider le cas Karim Wade en le considérant comme un complot politique. C’est toujours ce même Idrissa Seck, après l’échec de sa tentative d’être le candidat de substitution de Karim Wade, qui vient nous dire que la culpabilité de ce dernier relève de la flagrance. Voilà une personne qui, sur un même fait, a tenu trois discours différents. Je crois très honnêtement que, par respect aux Sénégalais, ce monsieur ne mérite pas qu’on lui réponde. On ne peut pas avoir trois bouches tout en restant un être humain.

Selon toujours Idrissa Seck, Karim Wade n’a pas été libéré mais il a été livré au Qatar. Est-ce le cas ?

Lui, il délire. Je vous ai dit tout à l’heure les trois phases de son discours par rapport à Karim Wade. Il passe par une accusation, ensuite par le blanchiment, puis il revient à l’accusation. Aujourd’hui, il tire sur Karim Wade et sur Macky Sall. Parce que lui, il voulait être le candidat de substitution de Karim Wade. Le leader du parti Rewmi souhaitait que Karim Wade restât en prison jusqu’à la fin de ses jours pour qu’il puisse être le candidat du Pds en disant à Abdoulaye Wade : si je suis élu, le premier acte que je vais poser, c’est d’amnistier Karim Wade. Malheureusement, il a échoué. Donc il n’a qu’à s’en prendre à lui-même. La politique n’est pas un jeu. Il n’a qu’à formuler des propositions sérieuses pour le pays et aller à la rencontre des populations. Cela vaut mieux que de rester là à chercher de la gloire médiatique. Ce n’est pas avec un ‘’ndogu’’ de la presse qu’on gagne des élections dans ce pays.

Des propositions, Idrissa Seck en a fait. Il a proposé par exemple l’érection d’un parc vert sur le site abritant l’aéroport Léopold Senghor une fois celui de Diass fonctionnel. Qu’en pensez-vous ?

Il n’a qu’à d’abord construire un parc vert à Thiès. Ce qu’il appelle la ‘’Promenade thiessoise’’, il n’a qu’à faire là-bas un parc vert. Il est président de Conseil départemental, ancien maire de la ville de Thiès. S’il avait un bilan en matière de parc vert à Thiès, sa parole allait être crédible. Entre nous, Idrissa Seck, je le considère comme une ancienne gloire de la classe politique. Pour moi, c’est une histoire terminée. Il a perdu toutes les occasions que le Bon Dieu lui avait offertes politiquement. De 2000 à 2004, Idrissa Seck était en réalité le président de la République du Sénégal. C’est lui-même qui s’appelait le deuxième numéro 1.

Il a tout vendangé. Et même quand il venait d’être libéré de prison, il bénéficiait d’une certaine aura au niveau de l’opinion. Mais par sa tortuosité, ses zigzags politiques, il a tout perdu. Aujourd’hui, il sait que son avenir est derrière lui. Il n’a qu’une obsession : salir et salir. Nous n’avons pas le temps de salir. Idrissa Seck n’a qu’à nous faire des propositions sur les problèmes du pays. D’abord pour le département de Thiès qu’il dirige et ensuite la ville au lieu de faire des fanfaronnades et des élucubrations tout le temps dans les médias. Cela ne lui servira à rien du tout. Nous n’avons pas en tout cas son temps. Nous nous attelons à la construction du pays, nous cherchons à relever des défis. C’est sur ce terrain qu’on peut nous trouver.

Dans la libération de Karim Wade, l’ex-Premier ministre dit que le président de la République n’a accordé aucun rôle à Touba ou à Tivaouane. Selon vous, quel a été le niveau d’implication de ces foyers religieux ?

C’est pour se rectifier qu’il a dit cela. Parce qu’il avait auparavant insulté Touba. Dans sa première réaction par rapport à la libération de Karim Wade, il parlait de deal. Je ne sais pas ce que Tivaouane en pense. Mais Touba a répondu en disant que, eux, ils ne font pas de deal. Il y a quelque chose d’extraordinaire et d’irrespectueux d’Idrissa Seck par rapport à Touba. D’abord, il va là-bas pour présenter ses condoléances au Khalife général. Au lieu de chercher à réconforter la famille éplorée, il se permet d’insulter Macky Sall à Touba. Il a non seulement insulté le chef de l’Etat mais il a insulté Touba en le mettant dans un deal avec Tivaouane. Tivaouane, Touba et Macky Sall ne ‘’dealent’’ pas. Depuis Blaise Diagne jusqu’à maintenant, tous les gouvernants du Sénégal ont travaillé en intelligence avec les foyers religieux de ce pays. C’est sur ce terrain que le Sénégal a été construit depuis toujours. Et c’est sur ce terrain que Macky Sall aussi évolue.

Prétextant cette libération de Karim Wade, des partis de la gauche regroupés dans la Confédération pour la démocratie et le socialisme (CDS) demandent la règlementation du droit de grâce. Quelle appréciation faites-vous de cela ?

Je crois qu’en parlant de règlementation de la grâce, ils se sont trompés. La grâce est bien encadrée. On ne peut pas gracier qui on veut dans ce pays. Par contre, là où je peux être d’accord avec ces partis, c’est en ce qui concerne les délits d’enrichissement illicite, de corruption, de détournement de deniers publics. Je crois très sincèrement qu’il faut exclure les fautifs de toute possibilité de bénéficier d’une grâce. De mon point de vue, il nous faut réformer la justice, renforcer les peines pour tout auteur d’enrichissement illicite ou de détournement de deniers publics. Non seulement il faut criminaliser l’enrichissement illicite, mais il faut aller au-delà pour que les peines qu’on inflige à ces délinquants soient à perpétuité, avec une impossibilité de libération, c’est-à-dire d’aménagement de peine.

La libération de Karim Wade ne signerait-elle pas l’arrêt de la traque des biens mal acquis ?

Je crois que ce travail doit continuer. Toutes les personnes qui ont été incriminées au même titre que Karim Wade doivent répondre devant la justice. On ne peut pas passer par perte et profit la libération de Karim Wade pour laisser tomber cette traque. Cela n’est pas, de mon point de vue, la position de monsieur le président de la République. C’est lui qui a réactivé la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Ne l’oublions jamais. C’est lui qui a réformé la Cour des comptes, c’est lui qui a créé l’Ofnac. C’est le chef de l’Etat  qui a élargi les assujettis à la déclaration de patrimoine. C’est lui, en somme, qui a bâti dans notre pays un dispositif de lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Il n’y a aujourd’hui aucun changement dans cette politique. L’Apr l’a réaffirmé. Le président de la République l’a réaffirmé en Conseil des ministres. Il le réitère dans tous ses discours.

L’Assemblée nationale a récemment adopté la loi organique relative à la réforme du Conseil constitutionnel. Alors qu’il était prévu dans le document de réforme présenté aux Sénégalais que le président de l’institution parlementaire désigne deux membres de ce tribunal des élections, dans la loi organique, il ne fait que soumettre au président de la République une liste de quatre personnalités pour qu’il en nomme deux. Où est l’innovation dans tout cela ?

Vous savez, encore une fois, au Sénégal, on aime polémiquer. Et derrière cette polémique, il y a une fumisterie des gens qui veulent mettre du sable dans la mouvance présidentielle. Avec la réforme de Macky Sall, pour la première fois depuis 1960, l’Assemblée nationale a été prise en compte. Elle n’a jamais été prise en compte dans les réformes constitutionnelles entreprises au Sénégal. Aucune réforme ne s’est intéressée à l’amélioration de la place de l’Assemblée nationale au niveau des institutions du pays. Avec Macky Sall, au moins, nous avons acquis deux avancées. La première avancée est que désormais, l’Assemblée nationale est compétente pour évaluer les politiques publiques. C’est un acte majeur pour l’Assemblée et nous devons travailler à le mériter.

Deuxième élément, dans le choix des membres du Conseil constitutionnel, le président de la République y a associé l’Assemblée nationale. Il pouvait le faire pour le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le président de l’Assemblée nationale a la possibilité de désigner deux membres. Maintenant, la loi organique dit que le président de l’Assemblée nationale désigne quatre personnalités et le président de la République en choisit deux. Ces deux personnalités que le président de la République a nommées, c’est le président de l’Assemblée nationale qui les a désignées. Par contre, la faculté de nomination reste une prérogative constitutionnelle du président de la République. Je crois que le jour où on arrivera dans ce pays qu’il y ait deux possibilités de nomination pour les membres du Conseil constitutionnel, cela va créer de sérieux problèmes.

Pourquoi vous le dites ?

Parce qu’il doit y avoir une cohérence. Aujourd’hui, il y a la possibilité pour le président de l’Assemblée nationale de proposer quatre noms et parmi ces quatre noms, le président de la République en choisit deux. Cela veut dire que le choix du président de la République est un choix encadré. Puisqu’il ne peut pas aller au-delà de la liste qu’on lui propose. Où est le problème ? Je crois qu’à la limite, même en permettant au président de l’Assemblée nationale de proposer quatre, le président de la République aide à améliorer son offre.

Mais le président de la République continue de nommer tous les membres du Conseil constitutionnel. Cela ne revient-t-il pas du pareil au même ?

C’est le président de la République qui doit nommer. Ce qui est nouveau, c’est que dans les nominations, l’Assemblée nationale participe en proposant des noms. Pourquoi vous ne vous offusquez pas que le président de la République nomme le Chef d’état-major général des armées ? Pourquoi vous ne vous offusquez pas que le président de la République nomme le président du Conseil constitutionnel ? Dans la République du Sénégal, le pouvoir de nomination est entre les mains du président de la République. De mon point de vue, cela doit rester ainsi ad vitam aeternam. Sinon, si nous entrons dans une compétition de nominations par rapport aux responsables des institutions de la République. Ce serait véritablement la chienlit.

La loi instituant le Haut conseil des collectivités territoriales a été récemment votée. Mais une partie de l’opposition rejette déjà cette institution qui, selon elle, est un Sénat bis. Comment appréciez-vous cette posture ?

Vous savez que dans ce pays, les gens n’ont pas de suite dans les idées. L’idée de la création de cette institution a été retenue par les Assises nationales. Elle a été réaffirmée par la Commission nationale de réforme des institutions. En plus de cela, c’est un engagement du président de la République qui a été validé par le peuple sénégalais à travers le référendum du 20 mars 2016. Il n’y a plus lieu de débattre à ce niveau. Le peuple a acté et validé. La voix du peuple, c’est la voix du seigneur que tout le monde doit respecter.

Ce que les gens décrient, ce n’est pas l’institution mais plutôt le mode de désignation de ses membres. 70 sont nommés par le président de la République, et les 80 sont élus. Comment appréciez-vous cela ?

La majorité des membres des hauts conseillers seront élus au suffrage universel indirect. La nouveauté, c’est que le président de la République, avec sa capacité de nomination, nomme le reste. Cela va permettre de rééquilibrer l’institution. Si vous comparez cela à l’ancien Sénat d’Abdoulaye Wade, vous vous rendrez compte qu’il y a une forte amélioration. Maintenant, l’enjeu ce n’est pas à ce niveau. Ce qu’il y a lieu de dire, c’est que les hommes et les femmes qui seront élus et nommés soient imbus de leurs missions de faire de cette institution un instrument utile pour la démocratie notamment pour la décentralisation. Je crois que c’est cela le plus important.

La Cour des comptes a récemment présenté son rapport qui a épinglé beaucoup de sociétés nationales. Quelle suite donner à ce rapport ?

Oui, beaucoup de manquements ont été notés dans certaines sociétés du pays. Je souhaite que les hommes et les femmes qui ont été épinglés soient sanctionnés s’ils sont fautifs. Qu’on laisse la justice faire son travail. Ensuite, je crois très honnêtement qu’il y a des réformes à faire au niveau de la Cour des comptes. Je souhaite que cette institution soit ‘’déjudiciarisée’’. Cela va lui donner une plus grande autonomie et plus d’indépendance par rapport à tous les pouvoirs. Hors du pouvoir judiciaire, la Cour des comptes pourra effectivement connaître des comptes de l’Assemblée nationale et de la présidence de la République. Macky Sall s’y était engagé dans le programme Yoonu yokkute. En plus de la ‘’déjudiciarisation’’ de la Cour des comptes, il faudrait fusionner la Cour des comptes avec l’Ofnac et l’Ige pour créer une autorité indépendante chargée du contrôle des comptes publics et de veiller sur la bonne gouvernance et la transparence des patrimoines des agents publics. Si nous engageons ces types de réformes, cela va donner plus d’assurance au peuple sénégalais.

PAR ASSANE MBAYE

 

Section: