Publié le 9 Feb 2018 - 00:34
OUSSEYNOU BABA LY, PRESIDENT DU COMITE EDUCATION DU CNDS

‘’Les fonds collectés vont apporter un souffle nouveau au système éducatif’’

 

Plus de 1 217 milliards de francs CFA ont été annoncés par les pays donateurs, vendredi dernier, à l’occasion du forum mondial pour le financement de l’Education, à Dakar. Destiné à plus de 50 pays en développement à travers le monde dont le Sénégal, le président du Comité du Haut conseil du dialogue social/section Education et Formation, Ousseynou Baba Ly, a estimé que ces fonds vont apporter un souffle nouveau au système éducatif sénégalais.

 

Après une année d’accalmie, l’école sénégalaise est en proie aux grèves. Comment expliquez-vous cette situation ?

Il y a eu des protocoles d’accords, des procès-verbaux en 2014-2015. Le gouvernement s’est employé à les matérialiser. Beaucoup de choses ont été faites. Mais l’Etat est un peu complexe, il y a beaucoup de charges. C’est pourquoi il y a des points qui n’ont pas encore connu d’issues heureuses. Les syndicalistes estiment que c’est un peu lent, qu’il faut matérialiser à 100% les accords.

Par rapport à ces accords, concrètement que faut-il faire ?

La question centrale, c’est l’indemnité de logement. Il y a des questions de carrière, des indemnités pour les enseignants qui ont des diplômes spéciaux, la formation continue des enseignants, les parcelles à usage d’habitation, la création du corps des administrateurs scolaires. De façon ponctuelle, il y a eu aussi des retards de salaires et d’indemnités d’examens.

L’Etat avait promis de s’engager pour des accords réalistes et réalisables. Pourquoi ce non-respect des accords ?

Oui, mais dans l’évolution du contexte, il y a eu des problèmes qui ont fait que certaines revendications ont eu du mal à prendre forme. Cependant, il faut dire quand même qu’il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites.

Le Sénégal a abrité la semaine dernière le sommet mondial sur le financement de l’Education. Pour vous, quel impact cela peut avoir sur le système sénégalais ?

Ce sont des engagements au niveau international. Si on se fonde sur l’ancien programme qui a été mis en place au Sénégal, il y a de cela 7 ans, on peut nourrir l’espoir que les fonds collectés avec ce sommet vont apporter un souffle nouveau au système éducatif. Il faut se rappeler que lors du dernier programme du Partenariat mondial pour l’éducation, on a construit beaucoup d’écoles, de collèges. Cela a permis non seulement d’élargir la carte, mais d’améliorer les études là où il y avait des abris provisoires, un déficit des salles de classe. La mobilisation de ces ressources allouées au Sénégal ont permis de booster l’accès et d’améliorer les conditions de travail et d’étude. Il y a encore le niveau secondaire qui peine à être dans de bonnes conditions, il n’y a pas encore suffisamment de lycée construits, même si des efforts ont été faits à l’élémentaire et au moyen. Pour la formation professionnelle aussi, il y a des besoins importants de formation de jeunes pour qu’ils soient employables.

Quel est le montant des fonds transférés au comité en 2017 ?

Le Comité a une subvention de 10 millions de francs CFA par an. Mais la procédure de décaissement est assez longue. Ce qui fait que jusqu’à présent, nous n’avons eu que la première tranche du budget de 2017 au mois de janvier 2018. Nous avons négocié avec le service financier du ministère de l’Education pour alléger cette procédure afin que nous puissions avoir les ressources pour fonctionner. Parce que la contrainte majeure à notre fonctionnement, c’est le manque de ressources. Si nous n’en disposons pas, il sera difficile de bien travailler.

Quel est votre plan stratégique pour 2018 ?

Cette année on va, à coup sûr, voir comment accompagner les comités académiques de dialogue social qui ont été mis en place il y a un an. Mais c’est le comité directeur qui est souverain pour arbitrer en termes de points stratégiques à mettre en œuvre en 2018.

MARIAMA DIEME

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