Publié le 5 Aug 2013 - 19:00
PROFIL – PAPE DIALLO, ARTISTE-MUSICIEN

Le Waraba des Takeïfa

 

Pape Diallo à l'état-civil, Waraba est musicien du groupe Takeïfa où il assure les percussions depuis trois ans. Aujourd'hui, la fratrie qui l'a adopté partage artistiquement avec lui le patronyme Keïta.

 

Tout petit déjà, Pape Diallo passait son temps à taper sur la table pour animer la classe. Et les responsables de l'école n'hésitaient pas à solliciter son talent de percussionniste à l'occasion de différentes manifestations. Sa passion pour la musique est un virus que lui a transmis son géniteur Alassane Diallo dit Rane. Saxophoniste et chanteur, Rane Diallo fut un membre fondateur du Super Étoile de Youssou Ndour où il partageait les cuivres aux côtés du défunt Marco Sambou. Dix ans plus tard, il faisait partie de la première génération de musiciens sénégalais qui ont écrit les lettres de noblesse du groupe Khassewaly avec Manel Diop, Yamar Thiam, etc.

Établi depuis plusieurs années en Finlande, son fils aîné Pape Diallo a hérité de lui le même penchant. ''Même s'il ne m'a jamais vu jouer, mon père est fier d'avoir un fils musicien'', confie-t-il. Pourtant, sa mère a été réticente à l'idée de voir ses enfants s'adonner à la musique. Pape Diallo était donc obligé de se cacher pour jouer. Son ami Yéyé Faye, fils du guitariste Lamine Faye, et claviste dans l'orchestre de son oncle Vieux Mac  Faye, lui a fait savoir qu'il avait un grand potentiel pour faire une carrière en tant que percussionniste. ''Comme ma mère ne voulait pas que je fasse de la musique, je me cachais pour jouer le djembé'', dit-il. Durant quatre années, Il évoluera dans l'orchestre de Vieux Mac Faye.

 

Keïta d'adoption

Chemin faisant, Pape Diallo fait la connaissance de Jac Keïta dans un... taxi. ''Après avoir rempli un contrat avec l'orchestre de Vieux Mac Faye, je devais rentrer à la maison. C'est ainsi que Jac Keïta avait accepté de me déposer en cours de route. Une fois à bord du taxi, il parlait beaucoup de musique. Je lui ai fait savoir que je suis percussionniste avant de lui laisser mon numéro de téléphone au cas où il aurait besoin de mes services. Trois jours plus tard, il m'a contacté et, depuis lors, j'ai intégré le Takeïfa'', narre-t-il. Il multiplie les prestations avec le Takeïfa et assure la percussion de ''Guet free'' le second album du groupe. Au point d'être affublé du sobriquet de Waraba, le lion en Malinké. C'est le surnom que Jac, le lead vocal du groupe Takeïfa, donnera à Pape Diallo. ''Parce que, selon lui, je suis toujours un lion sur scène'', explique Pape, marié et père de famille.

Quelques semaines après l'entame de la tournée européenne du groupe, Waraba avait profité d'une pause due à des problèmes d'adaptation climatiques pour revenir à Dakar et régler quelques affaires personnelles. La rumeur avait alors fait état de sa démission de Takeïfa. Mais Waraba avait tout nié en bloc dans les colonnes du quotidien EnQuête. La preuve, il a rejoint le reste de la famille pour achever la tournée en beauté. ''Je n'ai jamais quitté le Takeïfa qui est ma famille. Le Commissaire Cheikhna Keïta et son épouse m'ont toujours considéré comme leur propre enfant'', affirme-t-il.

Après une tournée européenne et plusieurs dizaines de dates entre la Belgique, la France, l'Espagne, l'Angleterre, et l'Espagne, le Takeïfa est rentré au bercail, il y a près d'une semaine. Propulsé au devant de la scène musicale par le feuilleton de la drogue qui éclabousse la police nationale sénégalaise, avec dans le rôle du détonateur le Commissaire Cheikhna Cheikh Saadbou Keïta, père de la fratrie Keïta, Jac et ses frères ont reporté leur conférence de presse après l'avoir annoncée par voie de communiqué. Mais le Takeïfa donne rendez-vous à ses nombreux fans à l'occasion du gala que le groupe et son Waraba comptent animer pour le compte de la fondation Care Albinos que dirige la sœur et bassiste Mah Koudia Keïta.

 

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