Publié le 6 Mar 2024 - 09:55
PROJET DE LOI D’AMNISTIE

Le PDS à l’écoute de Yaw, Frapp to-talement contre

 

Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement ont salué l’initiative de Macky Sall ‘’visant à apaiser le climat politique et social et à renforcer la cohésion nationale, suite aux événements douloureux de mars 2021. Dans ce cadre, le projet de loi portant amnistie générale couvrant les faits liés aux manifestations politiques ayant eu lieu au Sénégal entre 2021 et 2024, sera présenté au vote (aujourd’hui) 6 mars en plénière à l'Assemblée nationale. Ce projet de loi permettra la libération de M. Ousmane Sonko et lui offrira également une pleine et entière participation à la vie démocratique de notre pays ainsi que la libération de  nombreux jeunes Sénégalais qui pourront rejoindre leur famille à la veille du mois béni de ramadan’’.  Pour autant, ils n’ont pas pris la décision de voter la loi.

En effet, ‘’le PDS, lit-on dans la note, fidèle à sa longue tradition de dialogue, à ses valeurs de paix, de pardon, de réconciliation, de démocratie, est attaché à l'organisation d'une élection présidentielle inclusive. Ainsi, les députés PDS du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement entendent se conformer aux positions du groupe parlementaire Yewwi, qui est principalement concerné par ce projet de loi d’amnistie. Par conséquent, les  députés du PDS voteront selon la position exprimée par les députés du groupe parlementaire Yewwi affilié à la formation politique de M. Ousmane Sonko. Toutefois, en cas de refus du groupe Yewwi de voter la loi d’amnistie, il serait préférable que le texte soit retiré’’.

Guy Marius Sagna de Frapp/France dégage n’attend, lui, aucune consigne. Son mouvement a déjà pris position et a décidé de ne pas voter la loi.  ‘’Alors que le peuple sénégalais, depuis trop longtemps, a enduré les affres d'une gouvernance marquée par la violence, la répression et des politiques liberticides, des crimes économiques à travers la spoliation de ses ressources naturelles et financières, il est aujourd'hui confronté à un nouvel affront : celui de l'amnistie, une tentative d’effacement des actes criminels et correctionnels commis au détriment de la dignité humaine et des ressources publiques’’, apprécie le mouvement contestataire dans un communiqué. 

‘’Frapp affirme sans ambages sa farouche opposition à cette amnistie qui vise à effacer ces crimes perpétrés depuis plus de trois ans. Des milliers de Sénégalais ont été victimes d'arrestations arbitraires, d'emprisonnements injustes et de violences policières, mais aussi des crimes économiques de Macky Sall et de ses ouailles. La vérité précède le pardon et il est impératif que la lumière soit faite sur toutes les exactions commises à l'encontre de nos concitoyens, mais aussi sur les crimes économiques. La vie humaine est sacrée et nul n'a le droit de la bafouer impunément. Nous exigeons que justice soit rendue, que les coupables soient jugés et punis. Aucune loi d'amnistie ne saurait faire obstacle à cette quête de justice et de vérité’’, arguent Guy Marius Sagna et ses camarades.

Par conséquent, ils appellent ‘’tous les députés à voter non à ce projet de loi d'amnistie. Nous en appelons également au peuple sénégalais tout entier : restons mobilisés, exigeons des comptes, refusons la complaisance envers ceux qui ont bafoué nos droits et notre dignité, et dilapidé nos ressources.  Que des procès équitables se tiennent, que les coupables soient traduits en justice, que la voix des opprimés soit entendue et que la justice triomphe. C'est à cela que le Frapp s'est constamment engagé avec les détenus et leurs familles dans le cadre du chemin de la libération. Et c'est là le seul chemin vers une société véritablement juste et équitable’’.

 

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