Publié le 19 Feb 2016 - 20:23
REFERENDUM DU 20 MARS 2016

Le Pds non partant

 

Le Parti démocratique sénégalais ne compte pas prendre part au référendum prévu le 20 mars prochain. En Comité directeur hier, les libéraux ont dénoncé le reniement des engagements du Chef de l’Etat qui, sur avis du Conseil constitutionnel, a décidé de faire le septennat auquel il a été élu.

 

La réduction du mandat présidentiel en cours constituait-elle la sève nourricière du référendum du 20 mars prochain ? Le Pds répondrait sûrement par l’affirmative à cette question. En Comité directeur hier, Oumar Sarr et ses ‘’frères’’ de parti estiment que le  référendum n’a aucun intérêt car il ne vise qu’à résoudre  des manœuvres politiciennes et nul ne maîtrise son contenu. ‘’S’il s’agit de poser le problème des libertés fondamentales, nous n’avons pas besoin de les poser dans une constitution dans laquelle figurent toutes  les questions relatives aux libertés fondamentales. S’il s’agit du statut de l’opposition, il est déjà dans la constitution’’, a tenu à préciser Me Amadou Sall porte-parole du jour. Ce dernier de poursuivre : ‘’Le président de la République  qui a été élu depuis 2012 est là depuis 3 ans et n’a pas voulu prendre les dispositions relatives au statut de l’opposition’’. Pour l’avocat donc, le chef de l’Etat est au pouvoir depuis 2012 mais n’a jamais essayé de discuter avec son opposition ni respecter la constitution.

Par ailleurs, les militants du  Parti  démocratique sénégalais n’ont pas manqué d’étaler leur indignation face à la décision du Chef de l’Etat   de respecter la décision du Conseil constitutionnel et à prolonger son mandat jusqu’en 2019. Aux yeux des libéraux, le  Chef de l’Etat a manqué à son devoir car il a renié ses engagements et est revenu sur la parole donnée au peuple et au monde entier. Aussi, Me El hadji Amadou Sall et Cie pensent-ils que cet acte posé par le Chef de l’Etat porte préjudice à notre pays qui ‘’est déconsidéré alors que notre démocratie et nos gouvernants étaient partout donnés en exemple’’.

Les libéraux estiment que le Conseil constitutionnel n’avait qu’un avis à émettre et non une décision. ‘’Le Chef de l’Etat qui s’est fait le porte-parole du Conseil constitutionnel en annonçant et publiant son avis a tenté à dessein de faire passer un simple avis qui doit être recueilli pour une décision que personne n’a sollicitée et que le Conseil n’avait pas le pouvoir de prendre’’, a déclaré le porte-parole du jour. Poursuivant son propos, Me Sall soutient que ‘’le refus de soumettre au peuple, seul détenteur de la souveraineté, la question relative à la durée du mandat et son application au mandat en cours, enlève toutes pertinences au référendum’’. Ainsi, pour le Pds, l’objectif du  président de la République est de contourner la sanction du peuple. Le Pds de mettre  en garde le Chef de l’Etat et son gouvernement contre ‘’toutes velléités de prolonger le mandat des députés sous quelque prétexte que ce soit et considère le cas échéant qu’il s’agira d’un accaparement du pouvoir que le peuple sera en droit de combattre’’.

C’est dire que les camarades d’Abdoulaye Wade n’entendent pas baisser les bras. Au contraire, ils comptent dérouler un plan d’action avec toutes les forces démocratiques de la société.  ‘’Nous nous sommes donné le temps de rencontrer tous ceux qui sont dans l’opposition, les associations de la société civile, les intellectuels, les syndicats pour qu’en ensemble nous affinions notre position’’, a renseigné Me Sall.

HABIBATOU TRAORE

 

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