Publié le 29 Mar 2014 - 22:34
REMOUS AU SEIN DE L'URD

Un cas «Renaissance» pour déboulonner Djibo

 

Retour de bâton ? Alors qu'il a été l'animateur du courant rénovateur au sein du Parti socialiste avant la rupture, Djibo Kâ doit faire face aujourd'hui à un courant «Renaissance» au sein de l'Urd lancé par Badara Pouye, membre de la Direction exécutive politique (DEP). 
 
 
L'Union pour le renouveau démocratique compte désormais dans son escarcelle, un nouveau courant de pensée dénommé ''Renaissance''. Initié par un membre de son bureau politique, Badara Pouye, cette initiative se fixe plusieurs objectifs dont le moindre n'est pas «d’amener le Secrétaire général du parti, Djibo Leyti Kâ, à être conséquent avec lui-même, en promouvant la démocratie interne», lit-on dans une note parvenue à EnQuête hier.
 
L'idée de cette démarche peu commune et si peu acceptée dans les partis politiques sénégalais est, par ailleurs, de pousser le fondateur de l'Urd à «démissionner de son poste de député pour se réconcilier avec les militants», à «organiser un congrès extraordinaire dans les meilleurs délais» et au terme duquel serait créé «un poste de secrétaire général avec des pouvoirs réels d’administrer le parti». A côté, est envisagé «un poste de président d’honneur pour encadrer les jeunes à perpétuer les idéaux du renouveau.»
 
Dans ledit communiqué, l'initiateur redoute cependant que «Djibo Kâ veuille faire comme Moustapha Niasse qui a indisposé son parti en affirmant qu’il restera toujours à sa tête tant qu’il sera en vie». Exaspéré lui aussi par une récente sortie du Sg de l'Urd qui se disait «sûr qu’en se retirant, son parti allait être déstabilisé», Badara Pouye regrette que «Djibo Kâ nie aux braves hommes toute capacité de diriger l’Urd». 
 
«Entreprise familiale»
 
Ainsi, fustige-t-il le fait que «depuis sa création, l'Urd n’a connu que deux congrès : celui du 31  janvier 1998 et celui de juin 2004, alors que les statuts du parti prévoient un congrès  tous les trois ans''. ''Avec deux congrès seulement en 16 ans d’existence, peut-on réellement parler de démocratie et de vitalité dans un parti qui se veut massif, rénovateur et démocratique'', se questionne le jeune rénovateur.
 
«Depuis dix ans, Djibo Kâ se maintient illégalement à la tête du parti comme si c’est une entreprise familiale», s'indigne Badara Pouye. C'est compte tenu de toutes ces raisons, dit-il, ''que j'ai décidé de prendre mes responsabilités en mettant en place un courant de pensées qui sera animé par des militants du parti dont je tairai pour le moment les identités.»
 
Comme dans d'autres d'autres partis, cette initiative ne risque pas de valoir à son auteur des sanctions car «les textes de l'Urd permettent la création de courant au sein du parti», indique Fary Silate Kâ, chargé de communication de l'Union pour le renouveau démocratique contacté hier par EnQuête. «Chacun est libre de donner ses pensées», a-t-il confié au bout du fil.
 
ASSANE MBAYE
 

 

 

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