Publié le 18 Dec 2015 - 00:11
RISQUE DE FERMETURE DE TRANSRAIL

Les cheminots crient au complot 

 

Les cheminots de Transrail étaient loin de s'imaginer que la  séparation entre l'État sénégalais et leur concessionnaire serait si douloureuse. En assemblée générale hier, l'union des travailleurs de ladite boîte a assimilé la situation à un "accouchement au forceps". De l'avis de Madiodio Diagne, le secrétaire général, l'autorité est fin prête à procéder "à la fermeture de leur boîte". Cela va engendrer de sérieux problèmes pour leur survie et celle de la boîte. "Les premières conséquences n'ont pas attendu. Près de 400 travailleurs n'ont pas, à ce jour, reçu leur salaire", renseigne M Diagne. Ce faisant, les travailleurs interpellent l'opinion nationale et internationale. Ils dénoncent le non-respect des engagements de Bamako et la notification faite au Pdg de Advens de la résiliation de la concession sous préavis de 90 jours, à compter de la date de réception de ladite notification, signée le 07 décembre 2015.

Hier, les travailleurs de Transrail ont parlé de la phase transitoire qui va durer 1 an. Et au cours de laquelle les Etats Sénégalais et Malien ont annoncé que 2 milliards 500 mille F Cfa seront injectés pour l'entretien et la maintenance des locomotives, de janvier à juin 2016. A ce propos, le secrétaire général de l'Union a noté que les machines seront réhabilitées, alors qu'il n'y a aucune pièce dans les ateliers. Pire, ‘’150 km de voies identifiées sont dans un état critique. Les 100 sont au niveau de Bamako et 50 au Sénégal’’. Dans sa feuille de route, l'État compte dépenser 3 milliards pour payer le salaire des travailleurs, pendant ces 6 mois. Selon les cheminots, le gouvernement a tout simplement calculé la masse salariale, en omettant la retraite, alors que le budget prévu pour les retraités ne dépasse pas 200 millions.

Pour dire que cette situation de fermeture prochaine de Transrail plonge les cheminots dans une grande inquiétude. C’est pourquoi ils taclent le gouvernement : "Faire le bonheur des cheminots sans les  cheminots, c'est travailler contre le bonheur des cheminots. Et ceci n'est qu'un complot contre les Rails. Le gouvernement de Macky Sall, durant tout ce temps, travaillait pour la fermeture de Transrail", fulminent-ils. Avec une pointe de regret, ils déclarent : "Dire qu'on est resté 4 ans sans avoir de problèmes de salaires. Mais, quand on fait face à des prédateurs insatiables, personne ne peut échapper." Toutefois, loin d’être résignés, les syndicalistes martèlent "qu’il n’est pas question que l'État casse Transrail et laisse prospérer la Grande Côte, Opération GCO, le Petit Train de Banlieue (PTB) ou les Industries Chimiques du Sénégal ICS".

 

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