Publié le 19 Jun 2015 - 21:14
SALAM LAM, (DIRECTEUR DU CENTRE DE DETECTION DES JEUNES TALENTS DE FATICK)

 ‘’La participation du Sénégal au mondial junior est entièrement positive’’

 

Le directeur du centre de détection des jeunes talents de Fatick, Salam Lam, apprécie positivement le parcours de l’équipe nationale du Sénégal junior qui a atteint les demi-finales de la Coupe du monde U20 en Nouvelle Zélande, avant d’être  éliminée par le Brésil (5-0). L’ancien coach de l’Union sportive de Ouakam (Ligue 1) donne, dans cet entretien accordé à EnQuête, la voie à suivre pour perpétuer cet exploit.

 

L’équipe du Sénégal U20 a été éliminée en demi-finale du mondial en Nouvelle Zélande par le Brésil (5-0). N’est-ce pas une lourde défaite ?

Les lionceaux ont livré un match héroïque. C’est une rencontre honorable. Il faut féliciter le staff technique. En première mi-temps, les joueurs sont passés à côté de la partie en plus d’être réduits à 10. L’équipe a tremblé devant l’adversaire. Ils ont essayé de se rattraper en seconde période mais c’était trop tard. Dans l’ensemble, les joueurs ont été à la hauteur par l’envergure de leurs adversaires. Le niveau n’était pas le même. Les gamins n’ont pas baissé la tête. Ils ont atteint l’objectif qui était de se hisser en quarts de finale.

Comment appréciez-vous le parcours de l’équipe sénégalaise dans l’ensemble de la compétition ?

La participation du Sénégal au mondial junior est entièrement positive. Nous n’avons pas un championnat aussi relevé. Les autres sélections comptent parmi leurs effectifs des joueurs professionnels qui jouent même des compétitions interclubs internationales. Au moment où la nôtre était composée en majorité de joueurs locaux même s’ils sont issus de centres de formations comme Diambars, Dakar Sacré-Cœur et autres. Mais leur comportement technico-tactique est au-dessus de la moyenne par rapport au niveau de notre championnat. Ils ont tiré leur épingle du jeu. La nation toute entière leur doit des honneurs.

 Avez-vous été surpris par ce parcours des Lionceaux ?

J’ai été agréablement surpris. Je ne les attendais pas à ce niveau de la compétition (1/2  finale). En partant, personne ne les attendait au second tour. Avec un tel engagement et une grande détermination, le staff technique mérite d’être félicité. C’est tout le monde qui a réussi, l’Etat, la Fédération sénégalaise de football (FSF). On n’a plus le droit de rater ces genres de rendez-vous. Il faut être constant en mettant les bouchées doubles. Nous devrons arrêter de jouer avec le hasard.

Qu’est-ce qui a fait la différence, à votre avis ?

Il n’y avait pas trop de pression sur l’équipe. Et les joueurs ont positivé la pression qu’il y avait. Ils y ont cru et sont allés jusqu’au bout. Ils ont joué leurs chances jusqu’à la fin et cela à deux reprises. D’abord, lors du championnat d’Afrique des nations joué ici, ils ont réussi à atteindre la finale. Aujourd’hui, ils ont déjoué les pronostics. Il faut maintenir ces valeurs acquises. Le Mali et le Ghana sont des habitués de ces compétitions. Par contre, la dernière participation du Sénégal à un Chan U20 remonte à 20 ans, en 1995 avec la génération des Salif Diao. C’est une première pour une phase finale de coupe du monde.

Que faudrait-il faire pour maintenir cette dynamique et bonifier l’équipe ?

Les autorités politiques devraient faire un clin d’œil au football des jeunes pour assurer la relève. Si nous développons le football de la petite catégorie, nous pourrons un jour décrocher la Coupe d’Afrique des nations, pourquoi pas le mondial. Pour cela, il faudra trouver des sponsors, mettre en place des infrastructures de qualité, relever le niveau du football local.

A présent, le Sénégal passera difficilement inaperçu. Nous devons arrêter de compter sur des générations spontanées. Nous devrons permettre aux jeunes d’avoir plus de matches. Actuellement, la petite catégorie ne joue que 6 matches plus les coupes pour toute la saison. C’est insuffisant face à nos adversaires. Le rythme de jeu n’est pas le même.

LOUIS GEORGES DIATTA

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