Publié le 4 Nov 2015 - 01:25
SIT-IN DES HABITANTS DE POGNINE

‘’300 terrains ont été attribués à des responsables politiques’’

 

Rattaché à la commune de Thiès-Nord, le village de Pognine est coupé de la ville de Thiès  depuis le 9 juillet 2015. Le pont qui servait de point de passage aux populations s’est effondré, à cause des pluies diluviennes tombées à cette même date. S’y ajoutent des problèmes de spoliation foncière.

 

Pognine se trouve à près de 4 km du centre ville. La localité souffre de nombreux maux, essentiellement dus à l’enclavement. Dimanche, les femmes de Pognine ont tenu un sit-in devant la mairie de la commune de Thiès-Nord, à l’issue duquel elles ont remis un mémorandum  au premier adjoint du maire. Ces dernières sont souvent obligées de faire un long détour pour  aller  au marché. « Il y a moins de vingt jours,  une jeune  femme en état de grossesse est tombée en voulant passer par les sacs de sable qui permettent de franchir l’eau. Son mari a eu beaucoup de peine à la faire soigner », explique Alphonse Tine,  porte-parole des manifestants. Il renseigne que le pont a été construit, il y a moins de 2 ans, par l’Agence Régionale de Développement (Ard) pour un montant de 25 millions. ‘’J’avoue que 500 cent mille francs n’ont pas été dépensés. Pour preuve, dès la première pluie, le pont s’est effondré.’’

A ce problème s’ajoute un autre qui les met dans tous leurs états. Il s’agit d’un problème de terres qui dure depuis le magistère de l’ancienne équipe municipale. D’après M. Tine, plus de 300 terrains ont été attribués à des responsables politiques. « J’en suis témoin. J’ai vu des lettres d’attribution de hautes personnalités et de grands responsables du Rewmi. Ils se sont attribué tous nos terres », se désole-t-il. En plus, les populations de Pognine s’insurgent contre l’érection d’un cimetière dans leur localité. « Quatre hectares ont été délimités pour faire des cimetières municipaux catholiques, ceci sans concertation ni accord avec les propriétaires terriens. Les jeunes mettent en garde l’entrepreneur qui est chargé des travaux. Aucune  brique ne sera  posée sans concertation avec les populations », prévient M. Tine. 

D’une manière générale, les populations regrettent que leurs préoccupations ne soient prises en compte que lorsque les élections approchent. Elles interpellent le Maire Mamadou  Lamine Diallo sur leurs difficultés. Le poste de santé n’a jamais était fonctionnel à temps plein, depuis son érection. Il ne dispose pas de mur de clôture pour la sécurité, ni de logement adéquat pour l’infirmier chef de poste. L’infirmière travaille dans des conditions terribles. Elle n’a pas où conserver les vaccins pour les femmes. Elle est obligée d’aller chercher les vaccins jusqu’à Fandène. Le poste de santé  est sans électricité pour factures non payées », a-t-il listé. Les élèves réclament le prolongement de la ligne n°2 du bus Tata jusqu’au rond-point Diass où Keur Modou Ndiaye, pour leur permettre d’aller étudier dans de bonnes conditions.

BIRAHIM DIAW (THIES)

Section: