Publié le 19 Sep 2019 - 14:40
17e COMMEMORATION DU NAUFRAGE DU ‘’JOOLA’’

Les familles des victimes toujours en attente d’un procès

 

En prélude à la 17e commémoration du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’, prévue le 26 septembre prochain, les familles des victimes revendiquent toujours la tenue d’un procès pour situer les responsabilités.

 

Le Comité d’initiative pour l’érection d’un mémorial-musée du ‘’Joola’’ continue toujours de réclamer justice aux autorités étatiques. Dix-sept ans après ce drame, les familles des victimes affichent toute leur détermination à porter le combat judiciaire jusqu’au bout. ‘’Il faut que justice soit rendue. Le procès est nécessaire pour situer toutes les responsabilités et apporter les sanctions qui s’imposent aux coupables de ce drame. Même si, en France, l’affaire est au point mort, nous comptons nous reférer à la Cour européenne pour espérer avoir gain de cause’’, fulmine Samsidine Aïdara au cours d’une conférence de presse tenue hier à Dakar.

Membre du Collectif des familles des victimes, il réitère leur vieille doléance d’ériger un mémorial-musée à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans le naufrage du ‘’Joola’’. Ce projet, selon lui, va au-delà du vœu de garder les victimes dans les mémoires. ‘’Il faudrait que le mémorial-musée soit érigé. Les victimes du ‘Joola’ le méritent. Ici même, sur la place du Souvenir, cet édifice n’aura pas uniquement qu’un devoir de mémoire à incarner. Car il prend en compte un centre de recherche sur la sécurité humaine, la prévention des risques et des catastrophes’’, déclare M. Sané. Qui a émis le vœu de faire du 26 septembre une journée nationale du souvenir.

Cette cérémonie de commémoration a vu la participation du sociologue Alfred Ndiaye. Selon ce dernier, qui a fait un plan plus large sur la question sécuritaire au Sénégal, les populations sénégalaises n’ont tiré aucune leçon de cette tragédie qui a fait près de 2 000 morts. ‘’Les Sénégalais n’ont apparemment pas appris des conséquences suite à la désinvolture constatée lors du ’Joola’. L’état des transports publics est loin d’être satisfaisant. Déjà, lors de la cinquième commémoration du naufrage du bateau, nous avions mené une large réflexion sur comment prévenir tous ces dangers inhérents au transport en général. Ce volet sécuritaire fait du Centre de formation sur les enjeux sécuritaires le maillon le plus important du mémorial-musée’’, soutient-il.

Dans un autre registre, le Comité d’initiative pour l’érection d’un mémorial-musée a exprimé toutes ses inquiétudes quant à l’avenir des pupilles de la nation. Les orphelins engendrés par cette catastrophe auront atteint la majorité dans un an. Une situation qui ne leur procurera plus le statut de pupille de la nation. Face à ce scénario plein d’incertitudes, le Comité d’initiative pour un mémorial-musée dédié aux victimes tire la sonnette d’alarme.

‘’Dans une année, les 273 pupilles de la nation qui, pour l’heure, sont adolescents, atteindront la majorité. Ce qui va engendrer l’arrêt des aides financières qu’ils percevaient’’, alerte Alassane Thiam, membre du comité d’initiative. Alassane Thiam invite ainsi les autorités étatiques à mettre en place des mesures d’accompagnement pour soutenir tous ces jeunes qui seront dans le besoin de poursuivre leurs études pour pouvoir espérer un meilleur avenir.

MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)

Section: