Publié le 20 Jul 2013 - 22:30
ARRÊT DE LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO

Karim Wade débouté

 

L’ancien ministre d’Etat Karim Wade, en prison dans le cadre de la traque des biens mal acquis, devra chercher une autre voie pour se tirer d’affaire. Car, le fils de l’ex président de la République vient d’être débouté par la Cour de justice de la Cedeao qui estime son arrestation conforme à la loi.

Les autorités sénégalaises remportent la bataille judiciaire qui les opposait à Karim Wade au niveau de Cour de justice de la Cedeao. Cette instance africaine, dans son arrêt rendu, ce vendredi, a débouté l’ancien ministre, dont les avocats avaient porté plainte contre l’État pour dénoncer l’emprisonnement de leur client dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Statuant sur la loi 81-53 et la loi 81-54 relative à la loi sur l’enrichissement, la Cour de justice de la Cedeao, s’est déclarée «incompétente» pour connaître de cette affaire. Selon elle, l’arrestation de Karim Wade est légale et qu’il n'y a aucune violation des droits de l’homme comme l’a soutenu la défense de Karim Wade qui a convoqué l’article 6 de la Charte africaine des droits de l’homme. Les avocats de Karim qui ont espéré aussi une demande de liberté provisoire, devront prendre leur mal en patience. Car, leurs arguments n’ont pas convaincu la Cour de justice de la Cedeao ni les arguments qu'ils ont bâtis pour réclamer 600 milliards en guise de dommages et intérêts.

De quoi réjouir les avocats de l’État, lequel semble prendre sa revanche dans ce long feuilleton judiciaire. «C’est une fierté pour la justice sénégalaise», jubile Me Kaly Niang, interrogé par nos confrères de la Rfm. Il faut rappeler que l’instance africaine avait condamné l’État du Sénégal suite à la mesure d’interdiction signifiée aux dignitaires de l’ancien régime pour n’avoir pas notifié cette mesure aux principaux concernés. Cette décision avait été vivement contestée par les autorités sénégalaises. En rendant, vendredi, son verdict, la Cour de justice de la Cedeao a-t-elle voulu couper la poire en deux ? Du côté des avocats de Karim Wade, on préfère parler plutôt du «verre à moitié plein, à moitié vide». «Nous avons fait plusieurs demandes dont certaines ont été rejetées. Idem du côté de l’État. Mais c’est accessoire», dit l’ancien ministre de la Justice, Amadou Sall, joint par EnQuête. Ce qui est important, dit-il, «c’est ce que l’arrêt a décidé, qui nous renvoie à un certain nombre de principes ». Dans ce dit arrêt, explique Me Sall, «la Cour de justice de la Cedeao dit de façon très claire que le rôle de poursuite appartient à la haute Cour de Justice. Et si l’État respecte la décision, naturellement la Cour de l’enrichissement n’aura pas à juger Karim Wade». Un point réaffirmé par le Comité directeur du Pds qui, dans un communiqué parvenu à EnQuête, «rappelle le gouvernement du Sénégal à ses devoirs» vis-à-vis de la communauté internationale. Oumar Sarr et Cie demandent au gouvernement de faire annuler «les décisions illégales d'interdiction de sortie du territoire et les poursuites à l'encontre de certains responsables de sa direction». Par conséquent, les libéraux exigent «la libération immédiate» de leurs frères qu’ils considèrent comme des «prisonniers politiques». Et pour Me Sall, «une question politique appelle une réaction politique».

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