Publié le 3 Mar 2021 - 18:43
ARRESTATIONS ET TORTURES

Le Frapp annonce des manifestations, à partir du 5 mars

 

Les activistes prévoient une série de marches pacifiques, au nom du rétablissement de l’Etat de droit et de la démocratie au Sénégal. En conférence de presse hier, ils ont dénoncé la ‘’main visible’’ de la France dans l’affaire Ousmane Sonko vs Adji Sarr.

 

Au ‘’silence, on brutalise !’’ de la police nationale, le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) oppose une série de manifestations, à compter du 5 mars prochain. Les camarades de Guy Marius Sagna appellent toutes les forces vives (société civile, syndicats, partis politiques de l’opposition...) à se joindre à cette dynamique sur l’ensemble du territoire, de même qu’au niveau de la diaspora sénégalaise.

‘’Notre police nationale ne doit pas accepter d’être utilisée dans ce vaste complot abject, ridicule et d’une légèreté scandaleuse. Nos camarades ont subi des abus dans les fourgonnettes de la police qui les conduisaient à la police du Point E. Le délégué général du Frapp, Ousmane Wade, traîne même une blessure à la main. Notre camarade Fatima Mbengue et l'épouse de Birame Soulèye Diop ont été déshabillées dans la cave du tribunal. À ces traitements inhumains et dégradants, s'ajoute l'arrestation de 17 femmes du Pastef, traînées au sol par la police et mises dans une seule fourgonnette de la police, sans respect des mesures barrières. Ces dernières sont aujourd’hui entassées dans une cellule au commissariat de Rebeuss. Et la Direction de la police nationale avait pondu un communiqué pour menacer les citoyens qui dénonceraient les abus des forces de l'ordre’’, détaille le porte-parole du jour.

 Ce dernier affirme qu’‘’aujourd'hui, plus de 50 personnes sont arrêtées dans les commissariats et prisons du pays. Le comble est la fabrication de preuves pour faire porter le chapeau de 'mouvement d'insurrection' à des militants panafricanistes pacifiques. Ainsi des vigiles du Coud, milices du pouvoir en place, ont kidnappé des étudiants, pour les livrer à la police du Point E avec des substances inflammables et des armes blanches qu'ils ont eux-mêmes apportées pour faire croire que nos camarades se prépareraient à mener un mouvement insurrectionnel’’.

La Françafrique, sous une autre forme

La plateforme se dit déterminée à combattre ce ‘’système parasitaire, néocolonial’’ qui gangrène la souveraineté du Sénégal. Les multiples arrestations de ces derniers jours aux allures de ‘’rafles préventives’’, selon ses membres, ne sont que l’expression du joug de la France sur une ancienne colonie. Car la Françafrique n'a jamais disparu, mais fait sa mue perpétuelle pour subsister sournoisement.

‘’La France ne va jamais lever volontairement son joug sur ses anciennes colonies, poursuit Daouda Guèye. Elle va mobiliser tous les moyens pour annihiler, par l'assassinat, l'intimidation, l'exil, la mise à l'écart de toute compétition électorale, la diabolisation, en s'appuyant sur ses valets dans nos pays, ses hommes de main comme Macky Sall, de toutes les filles et de tous les fils d'Afrique qui essaient de secouer ce joug et qui travaillent à rendre à nos pays leur souveraineté. On voit qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, quand on regarde dans le rétroviseur de notre histoire’’.

A cet effet, les figures de lutte telles que Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna doivent être maîtrisées ou même supprimées avant 2024. Une année qui doit consacrer la continuation du contrôle de la France au Sénégal qui n’est autre que de perpétuer la main basse de ses entreprises comme Bouygues, Bolloré, Total, Orange, Auchan, Carrefour et autres sur l’économie, grâce au président Macky Sall. 

 ‘’La France va ainsi continuer à s'enrichir et à appauvrir nos populations, en complicité avec la bourgeoisie politico-bureaucratique dirigée depuis plus de 60 ans par Macky Sall. Au Tchad, le domicile de l’opposant Yaya Dillo Djerou a été attaqué ce 28 février par des militaires d’Idriss Déby, soutenu par Paris. Comme Macky Sall, Idriss Déby restreint de manière disproportionnée les libertés depuis plusieurs mois, sous le fallacieux prétexte de la Covid-19, pour embastiller ses opposants’’, martèle l’activiste. Pour le Frapp, toute personne portant en bandoulière l’union des Etats africains dans des fédérations à l’image de la CEDEAO, pourrait bien subir le même sort.

Par ailleurs, le mouvement citoyen Doyna en a profité pour réitérer ses revendications : l'arrêt des spoliations foncières et des démolitions de maisons, de l'accaparement des forages ruraux, l’arrêt de la violation des droits des travailleurs, de la politique d'exclusion et de marginalisation des zones rurales, ainsi que des recrutements clientélistes.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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