Publié le 15 Dec 2015 - 10:30
CELEBRATION DES 20 ANS DU RESEAU SIGGIL JIGEEN

Constance Yai à l’assaut des traditions-prétextes

 

Dans le cadre des 16 jours d’action contre les violences faites aux femmes, le réseau Siggil Jigéén a organisé la semaine dernière, au centre culturel Blaise Senghor, la cérémonie de la présentation du livre de Constance Yai, l’ancienne ministre de la Promotion des Femmes en Côte d’Ivoire.

 

C’est pour montrer à la face du monde les aberrations qui étaient le quotidien des femmes en Afrique que Constance Yai a sorti un livre. ‘’Les traditions-prétextes, le statut de la femme à l’épreuve culturelle’’ est le titre de cet ouvrage présenté au public en fin de semaine dernière au centre culturel Blaise Senghor, en présence de son auteure. Dans ces écrits, Constance Yai pointe du doigt la culture et les coutumes qui réduisent la femme au statut d’être inférieur. ‘’Cet ouvrage  est un témoignage. C’est l’aboutissement d’expériences de militante, de recherches sur tous les obstacles de notre société, sur la trajectoire de la femme. Dans cet essai, le ton est virulent, satirique et souvent iconoclaste. Pour être plus précise,  je dirais que ce  livre fustige le sort de la femme suppliciée par les pratiques traditionnelles qui ne sont en réalité que des ‘’traditions-prétextes’’. Ce mot composé désigne toutes les pratiques qui construisent et  formalisent l’infériorisation de la femme’’, explique l’auteure.

 Dans son livre, l’écrivaine met en exergue les différentes formes de violences faites aux femmes : l’excision, la ceinture de chasteté, les mutilations génitales ainsi que la dépendance financière, le rabaissement de statut de mineur, le regard accusateur de l’ensemble du corps social... L’auteure a donc voulu démontrer que toutes les pratiques insidieuses qui ne cessent d’être adoptées en Afrique  étaient basées sur le néant. ‘’J’ai mis ensemble mon expérience, les recherches que j’ai pu faire pour prouver en fait que les souffrances des femmes ne reposaient sur rien du tout, sinon que c’était un condensé de maltraitances infligées aux femmes parce qu’elles étaient faibles’’, se désole-t-elle.

À travers ce livre de 152 pages, Constance Yai démontre comment, à travers des siècles, les dispositions ont été prises perfidement pour  détruire  la femme.  A cette occasion,  Aminata Touré était venue pour soutenir son amie écrivaine dans son engagement en tant que femme leader en Côte d’Ivoire. L’envoyée spéciale du président Macky Sall a profité de la tribune qui lui était offerte pour revenir sur la loi de la parité au Sénégal et sur toutes les questions qui engagent les femmes. 

‘’Nous avons une loi sur la parité qui n’existe pas ailleurs. Elle a été propulsée à l’Assemblée nationale, ce qui est une excellente chose et je crois qu’il faudra aller plus loin avec des postes nominatifs donc, c’est un combat que mène le réseau «Siggil Jigéén»  auquel j’ai appartenu depuis plusieurs années avec sa présidente. Ce réseau fête ses 20 ans, et nous sommes également dans les 16 jours d’actions pour sensibiliser les populations sur les violences faites aux femmes en y impliquant les hommes qui sont nos partenaires, s’est réjoui l’ancienne Première ministre du Sénégal.

AIDA KÂNE

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