Publié le 19 Feb 2020 - 00:28
ENTREE EN VIGUEUR DE LA LOI INTERDISANT LE PLASTIQUE

L’interdiction totale des sachets plastiques effective le 20 avril prochain

 

A Kaolack hier, dans le cadre d’une tournée de sensibilisation, le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, a déclaré que la nouvelle loi relative à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques va entrer en vigueur le 20 avril prochain, avec des innovations tenant compte des insuffisances et de l’applicabilité.

 

La région de Kaolack a abrité, hier, la première rencontre de campagne de sensibilisation et d’information sur la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Cette loi n°2015-09 du 4 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques, a été promulguée le 8 janvier 2020 par le président de la République et publiée le 20 janvier 2020 au ‘’Journal officiel’’.

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, qui a effectué le déplacement hier à Kaolack, a annoncé, devant le gouverneur Alioune Badara Mbengue, que la loi entrera en vigueur le 20 avril prochain. Cette nouvelle loi, dit le ministre, comporte de nombreuses innovations.

Cependant, il déclare qu’elle repose sur une stratégie holistique de réduction de la quantité de déchets plastiques produits et une modification des procédés de valorisation de ces déchets, avec pour objectif ultime l’élimination totale du stockage en décharge ou de la combustion partielle en incinérateur ou à l’air libre. Entre autres innovations, elle introduit : l’interdiction de certains produits plastiques à usage unique ou produits plastiques jetables (tasses à jeter, plats à jeter, pailles, etc.), le bannissement total des sacs plastiques sortie de caisse, la consignation des bouteilles en plastique, afin notamment d’améliorer la collecte de ces contenants et, par la suite, le recyclage, l’obligation pour les producteurs, au titre de la responsabilité élargie, d’assurer la gestion des déchets issus des produits plastiques qu’ils mettent sur le marché.

Ainsi, l’obligation d’incorporer du plastique recyclé dans la fabrication de produits plastiques neufs, la création d’une taxe sur les matières plastiques non recyclables, afin d’inciter à l’utilisation de matières plastiques recyclables et l’interdiction d’importer au Sénégal des déchets plastiques. Des mesures ont été prises en termes de sanctions, allant de celles pécuniaires jusqu’à l’emprisonnement. ‘’Les forces de défense et de sécurité et l’Administration territoriale ont été suffisamment briefées. Je garantis, et sans faiblesse, que cette loi sera appliquée dans toute sa rigueur et nous permettra de nous débarrasser définitivement du plastique au Sénégal’’, insiste Abdou Karim Sall.

‘’Les insuffisances de l’ancienne loi’’

Il note, avec regret, que quatre ans après la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques, la tendance ne s’est pas inversée. Il évoque cependant les raisons suivantes : ‘’Le périmètre d’interdiction était réduit que l’on laissait en rade beaucoup de plastiques qui n’étaient pas concernés par la loi. Les plastiques qui étaient interdits étaient inférieurs à 30 microns.’’

Le défi, aujourd’hui, réside plus que jamais dans son application effective. ‘’Notre objectif, à travers cette loi, n’est pas d’entraver des activités économiques. Bien au contraire. Il s’agit plutôt de mettre un terme à la prolifération anarchique des déchets plastiques qui menacent notre économie, notre santé et notre environnement’’, clarifie le ministre. Pour atteindre l’objectif visé, Abdou Karim Sall invite l’ensemble des acteurs du développement territorial, car il reste convaincu que c’est au prix d’un engagement collectif de tous concitoyens, afin de vaincre le péril plastique et léguer aux générations futures une planète saine au prix d’un engagement collectif de tous nos concitoyens.

‘’Les importations de produits plastiques ont augmenté de 20 %’’

Le ministre de l’Environnement évoque, entre autres, que les ‘’produits plastiques sont toujours utilisés à grande échelle et jetés dans la nature, souvent après une seule utilisation. Plus grave encore, les importations de produits plastiques ont augmenté de 20 %, alors que la production industrielle de plastique connait une hausse de 7 %’’.

A son avis, cette situation démontre, à plusieurs égards, que la loi de 2015 comportait d’importantes lacunes liées, entre autres, à son champ d’application étroit et à l’impossibilité de distinguer, à l’œil nu, les sachets plastiques interdits de ceux qui ne le sont pas.

Dès lors, dit-il, sa révision s’imposait comme une nécessité absolue pour atteindre les objectifs fixés, dans un contexte de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent et du programme ‘’Zéro déchet’’ initiés par le président Macky Sall.

AIDA DIENE

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