Publié le 20 Jan 2016 - 10:14
FACE-A-FACE AVEC LE DOYEN DES JUGES

Oumar Sarr brandit son statut de député 

 

Après près d’un mois d’incarcération pour diffusion de fausses nouvelles et faux et usage de faux, Oumar Sarr a été entendu au fond hier. Lors de son face-à-face avec le doyen des juges d’instruction, Samba Sall, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’a pas hésité à revendiquer son statut de parlementaire.

 

Hier, avant même que le juge ne commence à lui poser des questions, Oumar Sarr a revendiqué son statut de député. Une manière pour dénoncer les poursuites qui sont enclenchées contre lui, depuis le 19 décembre dernier, lorsqu’il a été arrêté, avant d’être inculpé le 21 du même mois. ‘’Je me présente à vous vêtu de mon écharpe de député. C’est pour vous signifier que je suis député à l’Assemblé nationale. L’Assemblée est en session, donc, vous ne pouvez pas me poursuivre, sans son autorisation’’, a lancé Oumar Sarr vêtu d’un costume bleu avec l’écharpe en bandoulière.

Mais le juge Samba Sall, nous dit-on, est resté imperturbable, car il n’a pas réagi à la remarque du parlementaire et a entamé son audition. A ce propos, le juge d’instruction a, d’après nos sources, lu le communiqué à l’origine de l’inculpation du parlementaire. Lorsque le juge lui a demandé s’il en était l’auteur, Oumar Sarr a répondu que le communiqué émanait de l’ensemble des membres du Comité directeur (CD) du Pds qui l’ont entériné. A en croire nos sources, il a signifié au magistrat qu’il a certes signé le communiqué incriminé, mais il a agi en tant que secrétaire général adjoint du Pds, car les articles 21 et 23 lui permettent d’agir en ce sens, en l’absence du secrétaire général national. Tout en niant avoir commis le délit de diffusion de fausses nouvelles, Oumar Sarr a rappelé au juge qu’il n’a fait que reprendre une information diffusée par le journal ‘’Le Monde’’.

Le député a tenu à préciser que le communiqué s’est fondé sur le premier article paru dans le site du journal français qui a mis en cause ouvertement le Président Sall. D’après toujours nos sources, il a ajouté qu’au moment de sa garde- à-vue, l’article a fait l’objet d’une mise à jour et était beaucoup plus nuancé. Toujours est-il qu’il a fait savoir qu’on ne peut l’accuser de diffusion de fausses nouvelles, car c’est à partir de cette information qu’il s’est posé des questions sur la licéité du financement de la campagne de 2012. Il aurait déclaré qu’il n’a fait que commenter l’actualité et que c’est son droit le plus absolu, en tant qu’homme politique. ‘’Je n’ai fait que me poser des questions sur la licéité de l’argent de la campagne qui a conduit à la défaite de Me Wade. Est-ce que notre opposition de l’époque s’était entourée de transparence ?’’ aurait soutenu Oumar Sarr, tout au long de son audition qui a duré trois tours d’horloge environ.

Une audition à laquelle la dizaine d’avocats constitués pour le responsable a assisté. Il s’agit entre autres de Mes El Hadj Amadou Sall, Madické Niang, Mbaye Jacques Ndiaye, Moustapha Dieng, Souleymane Ndéné Ndiaye, Babacar Ndiaye… 

FATOU SY

 

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