Publié le 15 May 2023 - 23:21
FUITE DU CERTIFICAT DE GENRE DE MORT D’ADJI DIALLO

Colère de la famille qui annonce une expertise commandée en France

 

La fuite du certificat de genre de mort de la petite Adji Diallo n’est pas du goût de la famille de la victime. Leur avocat, Me Khouraichi Ba, qui n’a pas raté la gendarmerie, a informé qu’une expertise commandée auprès d'un laboratoire spécialisé de Lille en France sera disponible, au plus tard après-demain mercredi.

 

Quelques jours après son décès dans des circonstances non encore élucidées, le certificat de genre de mort de la jeune Adji Diallo a fuité, ce samedi. Il fait état d’un ‘’traumatisme cranio-encéphalique grave avec une large paie et un délabrement osseux du vertex, ainsi que des fracas des os, un délabrement cérébral et de la présence de deux particules métalliques mesurant 10 mm x 1 mm et 1 mm x 1 mm dans l’hémisphère central droit associées à des esquilles osseuses’’.

Après la ‘’fuite’’ de ce document, l’avocat de la famille est monté au créneau pour dénoncer le procédé, alors qu’avec les parents de la défunte, ils ont fait des pieds et des mains, le samedi, pour se procurer ledit document. En vain. Maitre Khouraichi Ba raconte : ‘’La famille d’Adji Diallo tient à informer les parents, alliés et amis qui affluent de partout depuis le décès de sa fille, mais aussi l'opinion nationale et internationale, qu'elle est dans l'attente de la délivrance de ce document. À ce titre, ce matin même (samedi), en ma compagnie, le père de la petite, accompagné de son frère, de deux de ses fils et de deux notables du village de Ngor, se sont rendus à la brigade de Ouakam qui héberge celle de Ngor, pour récupérer le certificat de genre de mort. N'y ayant pas trouvé la cheffe de brigade que je n'ai pas réussi non plus à joindre téléphoniquement, j'ai appelé le colonel commandant la légion Ouest de la gendarmerie nationale. Ce dernier m'a confirmé avoir localisé la dame qui était sortie et nous sommes convenus de revenir à 15 h. La famille et moi-même avons donc quitté la brigade de gendarmerie de Ouakam peu avant 11 h 15 pour revenir à l'heure dite.’’

Il dénonce ‘’la publication du certificat de genre de mort de la petite Adji Diallo par un site internet bien connu, alors même que ce document est encore officiellement entre les mains de la gendarmerie nationale de la République du Sénégal, ajoute à la douleur de la famille’’. La robe noire considère cette publication comme un crime ‘’intolérable’’ commis de ‘’sang-froid’’ dans des conditions aussi ‘’ahurissantes’’, en ‘’violation’’ flagrante et délibérée des règles minimales du respect dû à la dignité de la personne humaine, de la stricte observance de la sympathie minimale que mérite une famille plongée dans la douleur d'un deuil atroce dont les contours ne sont pas encore totalement cernés, mais aussi du secret de l'enquête et au mépris assumé des droits de tout être humain qui conserve même après sa fin de vie l'intégralité de son caractère inviolable et sacré.

Maitre Ba de dire que la famille Diallo prend l'opinion à témoin du grand sens de la responsabilité dont elle ne s'est jamais départie depuis le début de cette épreuve, vécue avec foi et persévérance, en refusant tout contact avec la presse nationale et internationale, allant jusqu'à mandater un avocat pour formaliser toutes les démarches nécessitées par la situation. Or, poursuit la robe noire, ‘’la gendarmerie n'a pas caché ses états d'âme devant ce qu'elle a considéré depuis le début de cette tragédie comme un refus de coopérer’’.

D’ailleurs, regrette l’avocat, ‘’à entendre certains commentaires courroucés, à la limite, la famille devrait présenter ses excuses pour la mort de l'innocente petite Adji dans cette répression aveugle et brutale de ce mardi 9 mai 2023’’.

‘’Expertise commandée auprès d'un laboratoire spécialisé de Lille, en France’’

Selon l’avocat, la famille souhaite l'ouverture immédiate d'une enquête diligente par qui de droit, pour situer les responsabilités au sujet de la "fuite" sur les réseaux sociaux du certificat de genre de mort. ‘’Elle se réserve également le droit de donner les suites idoines à cette indélicatesse dont les auteurs, après identification, devront être châtiés avec exemplarité’’, annonce-t-il.

‘’Pour le reste, écrit-il, la famille Diallo, estimant n'avoir plus rien à faire dans les locaux de la gendarmerie de Ouakam, puisque ce rendez-vous est devenu sans objet, attend la publication du rapport final d'autopsie. Ce rapport sera disponible ce mardi ou au plus tard le lendemain mercredi, au retour de l'expertise commandée auprès d'un laboratoire spécialisé de Lille, en France. Une telle précaution du professeur expert qui a procédé à l'autopsie du jeudi 11 est juste destinée à observer la prudence maximale en ce qui concerne l'analyse du plus gros fragment ressemblant à un objet métallique bien connu qui a été prélevé dans la partie droite du cerveau de la défunte’’.

Car, dit-il, ‘’la même rigueur scientifique notée chez le Pr. Dial de l'ex-CTO devenu Hoggy est observée par la famille Diallo qui gère dans la patience et avec un grand calme le stress de la situation, préférant attendre en toute sérénité la suite des évènements pour pouvoir procéder en parfaite connaissance de cause à la récupération de la dépouille aux fins de l'inhumation de la petite Adji Diallo’’.

CHEIKH THIAM

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