Publié le 10 Apr 2021 - 03:05
LDC - PORTO / CHELSEA

Tuchel, le plan parfait

 

Après avoir battu Porto en quarts de finale aller de Ligue des champions, Chelsea a fait un grand pas vers le dernier carré de C1 et a encore montré qu'il pouvait être dangereux pour les équipes restantes dans la compétition. Ce qui inclut le Paris Saint-Germain, contre qui Thomas Tuchel rêve d'une vengeance en finale de la compétition. La stratégie élaborée par l'entraîneur allemand ira-t-elle jusqu'au bout ?

 

« Noël n'était pas agréable pour moi, ni pour ma famille. C'était étrange, on a entendu l'intérêt de Chelsea, et je me suis dit que j'allais essayer. On n'a pas eu le temps de réfléchir, d'avoir peur ou d'hésiter et c'était peut-être la meilleure chose... » Au moment de raconter son départ du Paris Saint-Germain au micro de Canal+ il y a quelques jours et regrettant que son renvoi annoncé par Leonardo ait pris environ deux minutes, Thomas Tuchel n'a sûrement pas avoué tout ce qu'il a sur le cœur. Pas plus qu'il n'a indiqué comment il rêverait de terminer la saison, et quel fantasme possible nourrit ses désirs en Ligue des champions : celui d'arriver en finale contre son ancien club, et de lever la coupe aux grandes oreilles sous le nez de son ex-employeur.

L'histoire serait belle, mais le chemin pour l'écrire est encore très long. Reste que les premiers chapitres sont déjà rédigés, et que Chelsea en a ajouté une page supplémentaire ce mercredi à Séville. Opposés à Porto en quarts de finale aller de C1, les Londoniens ont donné une leçon de réalisme aux Portugais et ont déjà sept orteils sur dix dans le dernier carré de la compétition. Si bien que sans s'affoler ni faire de bruit, les Anglais avancent tranquillement dans l'épreuve et sont portés par une confiance jusque-là inébranlable.

L'homme qu'il fallait, au moment où il le fallait

Il faut dire que depuis l'arrivée de Tuchel, Chelsea s'est métamorphosé. Hyper pragmatiques dans les deux surfaces, super solides derrière bien que brouillons devant, frustrants à souhait aux yeux de l'adversaire, addicts à la possession de balle, parfaitement organisés et aussi patients que tueurs, les Blues ne se fixent désormais aucune limite. En installant un 3-4-3 pour l'instant inamovible quels que soient les joueurs titularisés, l'entraîneur voit ses plans fonctionner.

Malheureusement pour Porto, il aura suffi de deux exploits personnels à des moments clés de la partie (signés Mason Mount à la demi-heure de jeu, puis Benjamin Chilwell peu avant le temps additionnel) au stade Ramón-Sánchez-Pizjuán pour que la victoire ne devienne qu'une formalité. Pourtant, sa formation a moins provoqué (quatorze dribbles à quatre), moins gagné de duels aériens (22 à onze), moins taclé (quinze tacles à treize), moins frappé (douze tirs à six) et moins obtenu de corners (quinze à treize) que son ennemi du soir. Mais elle a gagné, avec deux réalisations d'écart qui plus est et un nouveau clean sheet (le douzième en quinze matchs toutes compétitions confondues depuis le départ de Frank Lampard, et le troisième consécutif en LDC !).

Un hold-up ? Pas vraiment, tant les Blues ont appris à s'imposer sans séduire avec l'Allemand sur leur banc. À travers un style tactique particulier bien différent de celui proposé à Paris, le coach a su transmettre la haine de la défaite et le souci du détail collectif à ses nouveaux poulains. Son sens du relationnel a, ensuite, fait le reste. « Depuis le premier match contre les Wolves, il a apporté quelques changements tactiques dans l'équipe en disant ce qu'il aimerait que l'équipe fasse.

Sa façon de jouer a convaincu les joueurs qu'il est possible de conserver le ballon et d'être agressif quand c'est nécessaire, donc nous entrons sur le terrain en sachant ce que nous avons à faire. Souvent, les autres joueurs mettent un peu plus de temps à comprendre l'entraîneur. Mais là, étonnamment, ils n'ont pas mis longtemps à comprendre la façon de jouer et de se comporter » , a ainsi confié Thiago Silva sur le site officiel du club, alors même que l'arrière central brésilien n'appartient pas à la catégorie des indiscutables. C'est en tirant ces ficelles bien agencées que le technicien est en train, progressivement, de se rapprocher de la dernière marche européenne qu'il a déjà connue la saison dernière après la pause coronavirus. Et si le malheureux finaliste pouvait être le même qu'en 2020, la vengeance serait alors totale. Rendez-vous le 29 mai prochain, à Istanbul ?

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