Sous les yeux d'Andriy Shevchenko, dans un San Siro volcanique, Chelsea a remis le couvercle face au Milan (2-0). Mais le spectacle, le suspense et l'équilibre de la rencontre ont été fortement influencés par une sentence arbitrale que l'on pensait révolue : la double peine sur penalty.

La mine déconfite après le tarif encaissé à Stamford Bridge, l'AC Milan aspirait à une douce revanche devant ses tifosi, en dépit d'une infirmerie toujours pleine. Mais la confiance engrangée le week-end dernier sur les ruines de la Juventus s'est vu réduite en charpie par l'arbitre allemand Daniel Siebert, visiblement désireux de jouer au cowboy. Pour Chelsea, les débuts moroses face au Dinamo Zagreb sont oubliés, après ce carton plein face au champion d'Italie.

Le Diable voit rouge

Ismaël Bennacer semblait vêtu de son meilleur smoking alpaga. Rafael Leão avait l'air d'avoir les cannes. Brahim Díaz avait le smile. Oui, mais voilà, le quart d'heure de jeu tout juste dépassé à San Siro, Mason Mount arrive à passer son corps devant Fikayo Tomori dans la surface milanaise. Désorienté, l'ancien défenseur de Chelsea est obligé de faire faute et d'accrocher son vis-à-vis. Le penalty est indiscutable, mais à la surprise générale, l'arbitre de la rencontre dégaine aussi le carton rouge, synonyme de double peine. Malgré un temps de latence et un bon vieux laser dans l'iris, Jorginho va au bout de sa course d'élan singulière et prend froidement Ciprian Tătărușanu à contre-pied (0-1, 21e). La fin des haricots pour la bande à Pioli, déjà, d'autant qu'Olivier Giroud ne cadre pas une tête qu'il aurait poncé neuf fois sur dix (27e).

Il n'en faut pas plus à Pierre-Emerick Aubameyang, au terme d'un jeu à trois rôdé avec Mateo Kovačić et Mount, pour glisser le cuir au premier poteau, hors de portée du rempart roumain (0-2, 34e). Crucial devant Mount (44e) et le même Aubame (54e), Tătărușanu fait pourtant de son mieux pour faire oublier Mike Maignan. Il a aussi un peu de chance, quand Conor Gallagher devance sa sortie sans redresser son ballon (49e). Désemparés par la tournure des événements, les Rossoneri doivent se contenter d'une saucisse de Sergiño Dest, alors que Leão s'était fait plaisir sur son côté gauche en débordant Reece James et compagnie. Les Blues, eux, se contentent de gérer leur avance, et s'imaginent déjà prolonger leur campagne de C1 au-delà de l'hiver. Alerte au Royaume des bonnes nouvelles, toutefois : le genou de James semble avoir tourné plus que de raison à l'heure de jeu.

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