Publié le 6 May 2023 - 10:47

Mac de Mbour

 

L’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus se dit préoccupée par la situation actuelle des détenus de la maison d’arrêt et de correction de Mbour. Laquelle  est en train de prendre des proportions inquiétantes liée à un surpeuplement et aux longues détentions. Selon leur communiqué, ils ont mené des investigations auprès des détenus, l’effectif global est de 702 détenus ou plus. « Il ressort que les détenus provisoires représentent 85% de l’effectif global, avec une très grande concentration des inculpés. Trois exemples patents : Adama Kandé (quatre ans), Mor Seck (quatre ans), Pape Djibril Ngom (quatre ans) sont tous en détention à la Mac de Mbour.  Ceci s’explique par la forte criminalité dans le département de Mbour, mais aussi par le manque de magistrats instructeurs et de substituts du procureur pour la célérité dans le traitement des dossiers d’instruction. Cette situation s’explique par le fait que l’érection du TI de Mbour en TGI s’est faite dans la précipitation sans mesure d’accompagnement. On a mis les charrues avant les bœufs », déplore l’association. QUi informe d’ailleurs des mauvaises conditions de travail des magistrats de la localité de Mbour.

...« Les magistrats n’ont pas de locaux dignes et travaillent dans des conditions très difficiles. Cette situation précaire se répercute inéluctablement dans la prison avec une forte surpopulation carcérale. Heureusement que l’administration pénitentiaire a anticipé en construisant un nouveau secteur pouvant abriter 300 détenus supplémentaires, mais malgré tous ces efforts consentis par la Dap, la situation reste la même. Le TGI de Mbour est un bâtiment loué avec des bureaux indignes de magistrats », dénonce l’Asred. Et cette situation difficile qui pousse certains détenus à s’évader de prison à chaque fois que l’occasion se présente et 29 évasions ont été enregistrées à Mbour.

Les évasions sont un problème d’ordre sécuritaire. Toujours dans le communiqué, l’Asred informe par ailleurs qu’un groupe de détenus est actuellement en grève de la faim à la prison du Camp pénal liberté 6, depuis ce matin. Ces derniers dénoncent une maltraitance qu’a subi un détenu de ladite prison qui a été tabassé par un agent, parce que ce dernier détenait par devers lui un téléphone. Dans de pareilles situations, la sanction, selon l’Asred, devrait être l’application du décret n° 362 du 4 Mai 2001 relatif au procédure d’exécution et d’aménagement des sanctions pénales qui fixe le règlement des établissements pénitentiaires, mais pas de frapper. Ainsi, elle dénonce jusqu’à la dernière énergie l’attitude de l’agent qui a exercé cette violence sur ce détenu qui est actuellement très souffrant. Dans ce contexte, l'Asred compte passer aux étapes supérieures pour mettre fin aux calvaires des prisonniers au Sénégal. « Si rien n’est fait, l'Asred est dans l’obligation de saisir son avocat, Maître Moussa Sarr, pour une poursuite judiciaire contre l’agent’’.

 

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