Publié le 5 Jun 2013 - 13:56
MAISON D'ASSISTANCE MÉDICALE DES MARCHANDS AMBULANTS

La cérémonie d'inauguration finit en queue de poisson

 

L’inauguration hier de la Maison d'assistance médicale des marchands ambulants (MAMMA) s'est terminée dans le désordre. Des ambulants mécontents sont passés par là.

Les marchands ambulants ont encore fait parler d'eux hier. Le directeur général de l'Agence nationale d'appui aux marchands ambulants (ANAMA), Saliou Keïta, a eu la surprise de sa vie hier au cours de l’inauguration de la Maison d'assistance médicale des marchands ambulants (MAMMA). Il a été accueilli par des huées et des pancartes aux inscriptions hostiles au moment de sa prise de parole au démarrage de la cérémonie du lancement d'une unité d'assistance médicale.

''Les ambulants sont fatigués ! L'important, c'est la finition du site de recasement des marchands ! ANAMA est politisée''. Ce sont, entre autres, les slogans inscrits sur les pancartes des marchands frondeurs. Ne voulant pas donner de l'importance aux agissements des marchands ambulants, M. Keïta a voulu continuer à lire son discours. Mais c'était sans compter sur l'ire des manifestant qui ont commencé à casser les chaises en voulant les lui jeter. La situation a alors dégénéré, poussant les autorités, venus assister, à la cérémonie à quitter les lieux.

Selon un des protestataires, Macodou Sall, la mutuelle de santé n'est pas une priorité. ''Les marchands n'ont pas besoin d'une mutuelle de santé. Saliou n'est pas un ambulant. Quand nous avons eu un problème avec le maire de la ville de Dakar, il devait être le premier à nous recevoir. Mais il ne l'a pas fait. Il a même éteint son portable et on ne pouvait le joindre nulle part (…) Qu'il règle d'abord le problème du recasement'', a rouspété M. Sall. D'après son collègue Demba Diagne, ''Saliou n'a pas invité les marchands pour discuter de la mise sur place de l'unité d'assistance médicale. Tout ce qu'ils font, ils n'informent pas les ambulants alors que l'agence est pour nous. Nous sommes dans la rue et lui, il pense à des mutuels. Nous ne sommes pas malades et ce n'est pas une priorité''.

''Ce sont des voyous''

En réponse, le directeur général de l'ANAMA, Saliou Keïta, a avancé que cette situation ne l'ébranle pas. A l'en croire, ce sont des ''marchands ambulants apéristes'' qui ont créé cette situation. ''Ils sont venus me voir en me disant de leur trouver un siège équipé, de donner un poste à leur président et de prendre cinq de leur membres à qui je vais donner, à chaque fin du mois, un salaire. J'ai refusé en leur disant que je n'étais pas le président des ambulants de l'APR mais de tous les marchands'', a soutenu M. Keïta.

De l'avis de M. Keïta, l'agence est transversale et le recasement n'est pas le seul aspect à régler. ''Nous agissons sur le global. Nous n'avons jamais fait quelque chose à leur insu. Ils racontent des mensonges. Certains se réclament marchands ambulants alors qu'ils n'ont pas de tables. Ce sont des voyous'', a-t-il fustigé.

L'ANAMA a mis en place cette unité d'assistance médicale et sociale pour les marchands ambulants, sur fonds propres à concurrence de 6 millions francs Cfa. ''Nous avons rencontré toutes les associations des marchands ambulants, et à chaque fois, la question de santé revenait dans les discussions. En tant qu'agence travaillant pour une couche sociale vulnérable, porteuse d'une demande sociale et de couverture médicale, nous avons senti la nécessité de mettre en place une unité d'assistance médicale'', a expliqué Saliou Keïta.

 

Viviane DIATTA

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