L'entente cordiale entre le Gouvernement et le Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l'Action sociale (Sutsas) installe une paix que les deux parties espèrent durable. D'autant plus que des élections de représentativité sont prévues d'ici à six mois, en plus de certains acquis sociaux non négligeables arrachés par les syndicalistes...
 

«Nous n’avons pas demandé l’impossible, vous avez accepté le possible». (Mballo Dia Thiam, secrétaire général du Sutsas). «Le gouvernement a fait ce qui pouvait l’être, les syndicats ont lâché ce qui pouvait l’être». (Mansour Sy, ministre de la Fonction publique). C'était hier à l’occasion de la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties visant à stabiliser un secteur de la santé en mouvement perpétuel depuis plusieurs semaines.

L'accord signé est composé de six chapitres subdivisés en 57 points dont l’organisation d’élections de représentativité syndicale dans un délai de six mois. L’agenda et les thèmes de références sont déjà fixés, selon le secrétaire général du Syndicat unique de la santé et de l'Action sociale pour qui un grand nombre de difficultés dans ce secteur provient des inconnus par rapport au poids de chaque entité.

Concernant les plans de carrière, Mballo Dia Thiam a exprimé sa satisfaction sur nombre de points : un nouveau statut pour les associations de santé communautaire (ASC), l’extinction du corps des aides-sociaux, le relèvement du niveau de recrutement au baccalauréat pour l’Endss, une mesure qui permettra aux sortants d’avoir le niveau B4 et non le B1 actuel. Les techniciens supérieurs seront désormais de la hiérarchie A, et les étudiants de cette école verront leur indemnité de mémoire passer de 200 mille à 600 mille francs Cfa.

Sur le financement de la santé, l’État et les travailleurs sont d’accord pour allouer 15% du budget national à la Santé en 2015. Cependant, M. Thiam estime qu’avec l’action sociale «qui mérite 5%», le total devrait être de 20% en 2015. Ce qui n’est pas encore acquis.

Un autre point acquis est l’augmentation des indemnités de risque à 100 000 francs. N’empêche, les syndicalistes qui sont loin d’être satisfaits du nombre de recrutement cette année (500 postes environ) demandent un recrutement massif de 3 000 agents en 2014/2015. Mballo Dia Thiam estime que d’ici là, le gap sera de 7 000 agents.

Cet accord trouvé entre les acteurs sera «un point de départ, une nouvelle base pour bâtir un système de santé efficace et humanisé», a noté Awa Marie Coll Seck. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a ainsi exhorté le personnel médical à «faire plus d’efforts dans l’accueil des malades qui se plaignent beaucoup» dans les centres hospitaliers.

Quant à Mansour Sy, il espère une stabilité du secteur «pendant au moins 5 à 6 ans». Mais à la seule condition que l’Etat respecte ses engagements, précise Mballo Dia Thiam. Le gouvernement, qui juge les accords «réalistes et réalisables», par la voix du ministre de la Fonction publique, ne devrait donc pas avoir trop des problèmes pour respecter ses engagements en ce qui le concerne...