Publié le 22 Jun 2016 - 11:53
3 QUESTIONS A OUSTAZ BABACAR NIANG, ANIMATEUR A ALMADINA FM

‘’Ce qui différencie l’ancienne génération de chanteurs religieux de la nouvelle…’’

 

Comment analysez-vous le succès des chanteurs religieux actuellement ?

Le chant se retrouve dans toutes les religions. La lecture simple du Coran existe. N’empêche, des chanteurs entonnent des airs qui sont bien appréciés. C’est une continuité dans la religion. Au Sénégal, chacun se réfère à un guide spirituel. Ce qu’il écrit occupe forcément une place dans le cœur des disciples. Et quand on le chante, l’effet est le même chez la personne. Maintenant, il y a une différence entre le chant religieux d’hier et celui d’aujourd’hui. Avant, les chanteurs religieux sénégalais étaient sous les tentes. On ne pouvait les rencontrer que dans les ‘’ziara’’, les ‘’gamous’’, entre autres. Aujourd’hui, avec l’avènement des médias, la radio, la télévision et les autres supports, ils ont plus de chance, du point de vue de la visibilité.

L’autre chose est que cette génération a plus misé sur la professionnalisation. Les chanteurs d’avant le faisaient par passion, et donc simplement pour satisfaire le public qu’ils rencontraient dans certains événements. Mais les jeunes chanteurs sont aujourd’hui des professionnels. Même s’ils quittaient le chant religieux pour une autre musique, certains vont les suivre, parce qu’ils maîtrisent leur public, connaissent leur cible et la façon dont ils peuvent parvenir à les faire adhérer à ce qu’ils font. C’est pourquoi ils gagnent de plus en plus en visibilité.

Est-ce que les anciens utilisaient des instruments autres que leurs voix dans la composition musicale ?

Autrefois, il n’y avait pas l’utilisation de certains instruments. Et si l’on remonte dans le passé, il y en a qui interdisaient l’usage de certains instruments modernes pour un chant religieux. Et cela pour ne pas que ce chant sorte du cadre de la religion. Car le mélange de certaines sonorités peut pousser certains à danser ou provoquer un côtoiement entre hommes et femmes. Cela, l’islam ne l’admet pas. On le voit certes, mais ce n’est pas pour autant qu’on va dire que ce n’est pas interdit. 

Il faut donc dire que c’est une épreuve (‘’nàttu’’) et que l’on doit voir comment la corriger. Certains chanteurs sont dans la culture et dans une autre forme de musique. D’autres sont dans le chant religieux. Mais l’on voit que, de plus en plus, ces deux types de chanteurs se retrouvent. Les uns chantent les guides religieux pour se rapprocher d’un certain public et les autres utilisent certains instruments pour faire de même. Et c’est lié aux dividendes escomptés. Toutefois, il y en a qui sont toujours dans la logique de chanter, tout en s’éloignant des interdits.

Comment appréciez-vous leur montée en puissance ?

La montée de la jeune génération est une bonne chose. Car, comme on le dit : la jeunesse est l’espoir de demain. Si l’on voit que les jeunes s’activent de plus en plus dans la religion, cela veut dire que l’avenir est prometteur. Maintenant, ce qu’il faut, c’est de l’encadrement. Les jeunes doivent être encadrés par les anciens, afin de leur faire bénéficier de leur expertise et expérience. Avant, on considérait la religion comme une affaire de personnes âgées. Mais actuellement, la jeunesse comprend de plus en plus que la religion est l’affaire de tout le monde. 

 

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